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Rémunérations : la fonction RH est-elle mal lotie ?

Le | Externalisation de la paie

La fonction RH a beau revêtir une dimension de plus en plus stratégique au sein des entreprises, elle ne voit pas son niveau de rémunération décoller, d’après la 6e édition de l’étude de rémunération du cabinet Hays. Pour récompenser ces profils, certains employeurs n’hésitent toutefois plus à leur proposer des rémunérations variables comme des bonus

Rémunérations : la fonction RH est-elle mal lotie ? - © D.R.
Rémunérations : la fonction RH est-elle mal lotie ? - © D.R.

Des salaires qui sont gelés

En 2015, les salaires des professionnels RH n’ont guère évolué, alors que 70 % des collaborateurs, toutes fonctions confondues, ont bénéficié d’une augmentation. « Pas de pénurie de profils, donc pas de surenchère », résume Stefen Simon, Manager RH et Juridique chez Hays. En moyenne, un DRH touche 75 000 euros par an, selon son degré d’expérience. Seuls les profils briguant des postes dotés d’une dimension internationale peuvent décrocher une rémunération 15 à 20 % plus importante.

Un rattrapage sur les parts variables

Les rémunérations variables ne sont plus réservées aux commerciaux. Depuis quelques années, les entreprises qui ne peuvent pas récompenser la fonction RH au travers d’une augmentation de salaires s’appuient sur ces parts. « Un professionnel RH ayant mené une mission avec brio peut désormais plus facilement demander un bonus, qui sera calculé sur la base de la réalisation d’objectifs quantitatifs, qualitatifs et individuels », souligne le consultant.

Des opportunités dans l’industrie

L’industrie, qui retrouve peu à peu le sourire, est le secteur d’activité qui recrute actuellement le plus de professionnels RH. « Les besoins se concentrent au sein des petites entreprises de 120 à 150 collaborateurs qui souhaitent structurer leur approche RH », précise Stefen Simon. Les multinationales recherchent, quant à elle, des profils parlant l’anglais couramment et dotés de compétences juridiques, notamment en droit des affaires, afin de sécuriser les prises de risques.

Le Talent Manager se démarque

Si le profil n’est pas nouveau, « il commence à faire son entrée au sein des entreprises de taille intermédiaire », constate Stefen Simon, qui note ici « une influence anglo-saxonne ». Cette fonction de développement RH pourrait, demain, être au cœur des stratégies de recrutement des entreprises menant des projets RH liés au contrat de génération, à la GPEC… En attendant, sa rémunération annuelle stagne : à partir de 33 000 euros brut pour un junior et jusqu’à 60 000 pour un senior.

La polyvalence est la compétence-clé

Comme de nombreux professionnels, les RH ont de plus en plus de cordes à leur arc. Ces derniers doivent justifier de compétences en gestion des talents, relations sociales, risques juridiques, psychosociaux… La tendance est donc à la polyvalence, quelle que soit la taille de la société qui les recrute. Les responsables paie suivent la même logique : les employeurs leur demandent un éventail de connaissances de plus en plus large, allant du SIRH au contrôle de gestion sociale.

Et demain ?

Alors que les entreprises ont des organisations de plus en plus éclatées, « la capacité des professionnels RH à gérer le lien fonctionnel entre les relais RH de différents sites voire pays et les opérationnels devrait devenir incontournable », d’après le consultant de chez Hays. Leur aptitude à être dans une logique financière sera également clé. « Les entreprises attendront davantage des RH qu’ils chiffrent leur activité, notamment le coût d’une prise ou d’une sortie de poste », estime-t-il.

Aurélie Tachot