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5 pratiques d’apprentissage à emprunter aux neurosciences

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Apparues à la fin des années 1960, les neurosciences, portées par les progrès techniques et scientifiques, ont connu de belles avancées au cours de la dernière décennie. En permettant de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau lorsqu’il apprend, elles livrent aujourd’hui des recettes à ne pas négliger pour optimiser la formation professionnelle. Tour d’horizon des stratégies d’apprentissage les plus efficaces.

5 pratiques d’apprentissage à emprunter aux neurosciences
5 pratiques d’apprentissage à emprunter aux neurosciences

  • Espacer et répéter les séances courtes

Pour fonctionner, une formation doit se baser sur une succession de temps courts d’une dizaine de minutes. « Toutes les 10 à 20 minutes pour les plus résistants, le cerveau connaît en effet une baisse de régime et donc une baisse de l’attention en raison de la fatigue engendrée  », explique Philippe Lacroix, co-auteur de « Neurolearning : les neurosciences au service de la formation ». Dans cette optique, il est essentiel d’instaurer des micro-pauses pour réactiver la motivation et la concentration. La répétition espacée dans le temps facilite également la mémoire. « Pour une meilleure efficacité, il ne faut pas répéter le message, mais faire appel au souvenir de l’apprenant  », précise Philippe Lacroix.

  • Alterner les phases actives et passives

Il est important d’alterner les moments où le participant apprend, ceux où il retransmet aux autres ses propres connaissances et ceux où il échange. « La position assise a également un effet délétère sur le fonctionnement du cerveau alors que le mouvement le booste », déclare Karine Di Fusco, fondatrice de Boîte Crânienne. Plutôt que de céder au format classique qui propose le plus souvent des apports théoriques suivis de séries d’exercices, il faut privilégier des alternances plus courtes et accorder plus de place aux interactions sociales. « Les neurosciences incitent à dépasser la représentation académique de la formation que l’on avait jusqu’à présent avec la transmission du savoir descendant et démontrent que la liberté, l’improvisation et l’interactivité sont souvent plus efficaces que le magistral », observe Philippe Lacroix.

  • Faire fonctionner l’imagination et jouer sur l’émotion

Pour cela, il est conseillé d’appliquer des techniques du storytelling. Le fait d’introduire des récits et des anecdotes permet en effet de renforcer l’attention en suscitant de l’émotion auprès d’un auditoire. « Notre attention ne capte que ce qui nous intéresse et les émotions sont à la fois des exhausteurs de performance, de motivation, mais aussi d’ancrage », souligne l’auteur. Jouer sur les émotions positives, l’humour, le décalage, la surprise ou encore le suspens stimule le cerveau, optimise l’acquisition des connaissances et consolide la mémoire.

  • Utiliser la sollicitation des sens

 « Pour être plus efficace, la transmission du savoir doit être à la fois auditive et visuelle. Plus les sens sont stimulés et plus il y aura un impact favorable à la fois sur l’attention de l’apprenant, mais aussi sur sa mémoire  », dit Karine Di Fusco. Ainsi, une image attire davantage l’attention qu’un texte et le cerveau capte encore plus vite en observant et en visualisant une action qui est exécutée dans le cadre d’une vidéo. 

  • Multiplier les tests

Les tests sont des formidables outils de mémorisation. Plus l’effort de restitution est grand et plus l’acquis de connaissances est ancré profondément. « Le fait de valider régulièrement les connaissances des apprenants au travers de quiz permet de corriger les erreurs d’apprentissage au fur et à mesure », illustre Philippe Lacroix. Il est ainsi préférable de tester les connaissances le plus tôt possible et le plus souvent possible au cours de la formation. « De même, le fait d’avoir un projet à réaliser dans le cadre d’une formation technique est toujours plus efficace qu’un cours théorique  », conclut Karine Di Fusco.

Par Stéphanie Marpinard