DSN & migration SIRH : retour d’expérience de Nexans avec Act-On Group
Dans un entretien commun, Céline Poujade, Responsable Paie Adjointe chez Nexans, et Kevin Audouys, Responsable offre payroll Mid-Market d’Act-On Group, explique comment la DSN a été abordée dans le cadre d’un projet plus vaste de migration SIRH.

Comment intégrer la dimension DSN en période de migration SIRH ?
Céline Poujade, Responsable Paie Adjointe chez Nexans, et Kevin Audouys, Responsable offre payroll Mid-Market d'Act-On Group, ont évoqué ce sujet lors d’une session à la convention Cegid Jour de Paie organisée le 20 mai 2025 à Paris sur le thème : « Changer son logiciel de paie/SIRH : démystifier les projets de migration ».
Recontactés à la rentrée de septembre 2025 dans le cadre du dossier spécial DSN de RH Matin, les 2 experts RH & paie ont précisé l’attention portée sur le volet DSN dans ce chantier SIRH qui a concerné Nexans, un groupe français spécialisé dans l’industrie des câbles et des systèmes de câblage, qui dispose de 3 filiales dont une holding dans l’Hexagone avec un effectif global de 1700 salariés en paie.
Quelle attention avez-vous accordée à la dimension DSN avec le changement de SIRH de Nexans ?

Kevin Audouys : Pour un groupe de la taille de Nexans, le projet SIRH incluant un périmètre de reporting RH et paie s’est échelonné 9 mois. Nous avons dû aller plus vite qu’initialement prévu (12 mois).
Au cours de la phase de conception, nous avons établi les règles en vigueur chez Nexans en les paramétrant, en les réactivant (« reset »), puis en les mettant en production.
Quand on parle de paie, on évoque aussi le déclaratif [N.D.L.R. : volet DSN]. Aujourd’hui, il existe un outil qui facilite les migrations de SIRH : un code DSN attribué à chaque salarié. En réalisant la migration, il suffit de renseigner ce code dans la fiche du salarié. L’Acoss prend le relais pour agréger et faire le lien avec les anciennes DSN.
Céline Poujade : Il y a une concaténation entre la date d’embauche et une fin de matricule en interne. C’est assez facile à retrouver. Il nous manquait entre 3 et 4 mois pour se montrer plus serein. D’autant plus que Nexans est une entreprise qui a beaucoup d’usages - donc peu d’écrits - avec une multitude d’accords plus ou moins bien appliqués.
Après la mise en production en janvier 2023, nous avons passé une année compliquée pour réécrire et remettre les usages en place en paie parce qu’on n’en avait pas forcément connaissance. En tout cas, on en découvrait encore quelques-uns qui étaient enfouis mais que les élus CSE ont ressortis au moment opportun… Nous avons renforcé l’équipe juridique en interne pour écrire et formaliser les usages.
Nous avons désormais une décision unilatérale de l’employeur (DUE) qui sert désormais de base pour travailler. Nous en étions dépourvus auparavant.
Une montée de version du logiciel de GTA a été réalisée en simultané de la migration SIRH. La transition s’est-elle bien passée ?

C.P. : Cela fonctionne très bien. Nous exploitions une vieille version d’un logiciel SAP qui avait plus de 20 ans, qui intégrait le plan de roulement de la GTA dans le logiciel de paie.
Ce plan de roulement déclinait certaines primes. Maintenant, on a fait en sorte que ces primes-là soient renseignées directement dans la GTA en fonction de plusieurs paramètres (horaires de travail, jours de travail, cycle mensuel…).
Les primes remontent désormais via une interface entre notre outil GTA et Cegid Payroll Ultimate (ex-Cegid HRU).
Dans ce projet de migration, avez-vous rencontré des soucis en particulier avec la DSN ?
C.P. : Sur ce volet, nous sommes passés du moteur de paie d’ADP-GSI de SAP à Cegid Payroll Ultimate. Dans la phase de préparation de la migration, des tableaux ont répertorié les primes et les variables. Et dans ces tableaux-là, on devait référencer si c’est soumis à la règle du 1/10e, à la prime de fin d’année, etc. et indiquer le code rubrique DSN pour le paramétrage.
K.A. : Dans cette phase de conception, nous avons rattaché des rubriques de paie à des structures DSN.
La transition se fait-elle vraiment de manière naturelle ? Les logiciels entre SAP et Cegid sont vraiment différents…
K.A. : Cela se fait de manière naturelle car nous disposons d’un référentiel commun : le cahier technique de la DSN. Il faut réfléchir dans ce sens pour le travail de mapping : « Telle rubrique dans SAP correspond à tette rubrique dans Cegid Payroll Ultimate. Donc elle doit tomber dans telle structure DSN ».
En prenant du recul, cela fait un certain nombre d’années que la DSN tourne. En tant qu’intégrateur ou éditeur, nous avons appris à maîtriser la manière de concevoir le paramétrage. C’est désormais industrialisé.
C.P. : Je vous le confirme : entre les 2 logiciels, il n’y a strictement rien de comparable. Sur la dimension de l’expérience utilisateur par exemple, nous passons de la préhistoire aux temps modernes. Nous avons les rubriques classiques, comme les heures supplémentaires…
- Tout dépend du nombre de primes à intégrer dans la DSN et nous en avons beaucoup de formes différentes chez Nexans : primes exceptionnelles, de fin d’année, de vacances, d’équipes… Nous avons aussi des primes plus spécifiques comme 5x8 ou 4x8. Mais, à chaque type de prime correspond un code DSN. Du coup, c’est assez simple de les indiquer sur les bonnes rubriques de DSN.
- Avec la transition, nous avons plus de contrôles et d’autonomie dans la gestion de la DSN avec Cegid Payroll Ultimate. L’intégration de la DSN dans le logiciel de paie simplifie l’usage et c’est plus ouvert.
Les procédures étaient plus lourdes avec Zadig et SAP. Pour les demandes de correction, il fallait toujours passer par l’intermédiaire d’ADP. Il y avait fréquemment des nouvelles versions logicielles. Je ne pouvais pas lancer le précontrôle de la DSN directement dans Zadig. Il fallait que je passe par l’outil officiel de contrôle Dsn-Val (DSN-Info/Net-entreprises.fr).
L’avantage avec Cegid Payroll Ultimate, c’est que l’on est autonome pour faire l’extraction DSN pour un calcul de paie en global. Toutes les extractions peuvent être programmées la nuit et tout est disponible le lendemain matin de retour au bureau. Cela me prend 15 minutes au maximum.
K.A. : Plus précisément, nous avons intégré Dsn-Val dans Cegid Payroll Ultimate. L’outil de contrôle a été mis à disposition des éditeurs de solution de paie pour contrôler le format DSN. Cette solution a été modelisée car elle porte le légal et le conventionnel.
Le suivi de la DSN est-il vraiment simplifié ?
C.P. : assurément. En plus, nous avons les CRM auto-intégrés. Dès les retours CRM, nous avons un menu qui nous permet d’aller chercher les CRM individu ou des CRM plus spécifiques pour les salariés qui ne travaillent pas 35 heures mais qui doivent être considérés à plein temps.
Ce dernier point n’est pas bloquant mais cela demande un paramétrage spécifique. Nous avons des retours réguliers de l’URSSAF et une solution va être trouvée avec Act-on.
C’est un point que nous n’avions pas vu directement. Il a fallu se connecter sur Net-entreprises.fr pour avoir le retour de l’Urssaf et le retour des CRM. Le fait d’avoir un bouton « retour CRM » dans le menu de Cegid Payroll Ultimate, c’est un grand confort.
Combien de temps consacrez-vous à la DSN chaque mois ?
C.P. : une journée par mois en moyenne pour la gestion d’effectif sur 4 sociétés du groupe Nexans. Mais la répartition du temps dédié s’échelonne sur le mois. Avec SAP, il fallait compter entre une journée et demie et 2 jours. Sur les 4 structures, 3 ne posent aucun souci pour le suivi DSN. C’est plus problématique pour la grosse entité avec 1400 collaborateurs. La masse salariale est plus importante avec beaucoup d’ouvriers et beaucoup de spécificités.
K.A. : Il faut être conscient que la DSN évolue aussi chaque année par la loi. De plus en plus d’informations doivent être remontées et on tolérera de moins en moins d’erreurs avec le fait générateur qui arrive en phase pilote en 2026 : tout événement survenu dans le passé devra être calculé rétroactivement avec les taux et les informations de référence de l’époque.
Par exemple, pour une absence donnée d’un collaborateur, il faudra que le logiciel de paie soit en capacité de recalculer automatiquement toutes les paies de ce collaborateur depuis événement. Et ce, en vue d’un dépôt de DSN adéquat. Cegid Payroll Ultimate gère déjà le fait générateur.
C.P. : le process était perturbé au départ avec Cegid Payroll Ultimate qui ne comprenaient pas le contexte. Mais à force d’explications, dorénavant cela fonctionne bien.
Comment suivez-vous l’évolution législative liée à la DSN ?
C.P. : je fais confiance à Cegid pour me tenir informée. Nous avons adopté une solution qui embarque le légal. L’éditeur s’engage à mettre à jour sa solution en fonction des évolutions de la DSN. C’était le cas en septembre avec des gros correctifs liés à la DSN.
K.A. : la meilleure solution consiste à se rendre sur DSN Info pour télécharger le plus récent cahier technique fourni par le GIP-MDS.
Dans quelle mesure vous préparez-vous à la DSN de substitution qui arrive en 2026 ?
C.P. : j’ai encore quelques appréhensions. Je ne me suis pas encore penchée à fond sur le sujet car je dois gérer des projets prioritaires actuellement. Act-On nous accompagnera pour cette évolution.
K.A. : nous sommes dépendants des informations livrées par Cegid pour le passage à la DSN de substitution sur le volet technique. Cegid a commencé à communiquer dessus mais nous n’avons pas encore la mécanique globale. Nous organiserons des ateliers pour chaque client pour préparer le passage à la DSN de substitution.
Concepts clés et définitions : #SIRH ou Système d'Information des Ressources Humaines