Formation

Trezorium : « Nous avons aidé Campus Vitamine T à créer des badges numériques ouverts »

Par Philippe Guerrier | Le | Organisme de formation

Trophées EdTech 2022 de la Formation professionnelle : focus sur le lauréat Trezorium du « Prix Mesure d’Impacts 2022 », associé à l’organisme de formation Campus Vitamine T.

Prix Mesure d’Impacts - Trophées EdTech : Chris Delepierre (Trézorium) - Nelly Durieux (Vitamine T) - © D.R.
Prix Mesure d’Impacts - Trophées EdTech : Chris Delepierre (Trézorium) - Nelly Durieux (Vitamine T) - © D.R.

Le binôme Trezorium - Campus Vitamine T a remporté le « Prix Mesure d’Impacts 2022 » lors des Trophées EdTech 2022 de la Formation professionnelle, qui récompense « un dispositif objectivant les traces d’apprentissages, les KPI et / ou KVI, et tout ce qui facilite la mesure d’impact de la formation ».

Voici un focus sur les activités de Trezorium avec Chris Delepierre, ChangeMaker chez Trezorium, qui explique la démarche menée en lien avec Campus Vitamine T du nom d’un organisme de formation disposant d’une fibre inclusive.

Quelles sont les activités de Trezorium autour des badges numériques ouverts ?

 Chris Delepierre, ChangeMaker chez Trezorium - © Laurent Mayeux © Laurent Mayeux Photographies
Chris Delepierre, ChangeMaker chez Trezorium - © Laurent Mayeux © Laurent Mayeux Photographies

L’activité de Trezorium a été lancée en 2017. Notre équipe de quatre personnes travaille sur le thème de la créativité numérique associée à l’éducation dans des tiers lieux, des fablabs et des ateliers d’animations avec les enfants. Nous sommes proches de la culture Maker ou l’apprentissage par le faire et la reconnaissance des compétences du XXIème siècle. Pour cela, nous utilisons des badges numériques ouverts ou open badges dans un contexte d’éducation mais aussi d’insertion et de formation professionnelle. C’est le cas avec le projet mené avec Campus Vitamine T.

Nous exploitons ces badges numériques ouverts depuis 2020 dans des projets, de l’accompagnement, du conseil et de la formation en entreprise à destination des services marketing, RH et d’innovation. A travers ce concept de badge numérique en open source initialement lancé par la Fondation Mozilla en 2011 [ndlr : qui exploite le navigateur Firefox], l’objectif est de délivrer des compétences complémentaires par rapport au diplôme, ce qui va permettre d’augmenter un CV.

Il est possible aussi :

  • d’attribuer les badges numériques en fonction de l’acquisition de connaissances, d’une expérience réalisée, des engagements, du soutien apporté à un projet, etc.
  • d’enrichir son badge avec des documents, des photos et des vidéos ou de cartographier les personnes qui disposent d’un badge similaire.

Nous avons réalisé 200 opérations de ce type en deux ans et créé une cinquantaine de badges différents.

Les usages sont très larges dans divers domaines, un peu comme un couteau suisse. Ainsi, il est possible d’exploiter les badges numériques ouverts en gamifiant une formation. Nous travaillons avec la Métropole Européenne de Lille (MEL) et la Régions Hauts-de-France sur ces enjeux.

Il y a une stratégie de reconnaissance et un travail d’écosystème à mettre en place autour de la délivrance de ces badges numériques qui peuvent servir à mesurer l’impact. Il faut renforcer sa valeur, notamment auprès des employeurs, dans un parcours d’insertion professionnelle par exemple.

En l’état actuel, le niveau d’acculturation est faible. Nous cherchons à donner envie, à montrer les enjeux et à effectuer des présentations, notamment avec la collaboration de l’association Reconnaître [NDLR : branche francophone de l’Open Recognition Alliance] qui fait la promotion des badges numériques ouverts au niveau national.

Pour la partie technologique de la plateforme et la création de badges, nous travaillons aussi avec un partenaire d’origine finlandaise Open Badge Factory.

Nous accompagnons ensuite les clients pour qu’ils créent leurs référentiels de badges et qu’ils soient autonomes par la suite. L’avantage de ces badges numériques est qu’ils sont compatibles avec plusieurs plateformes comme LinkedIn. Ils peuvent apparaître dans les profils et être partagés par des posts.

Avec quel projet avez-vous été récompensé dans le cadre des Trophées EdTech pour la Formation professionnelle ?

Nous avons créé avec l’organisme de formation Campus Vitamine T une gamme de 17 des badges numériques ouverts dans le cadre de son programme DEST1, visant à intégrer des personnes éloignées de l’emploi sur le marché du travail. Il est intégré dans le Plan d’investissement dans les compétences (PIC).

Trezorium a été appelé dans ce sens pour accompagner Groupe Vitamine T dans la création de badges. L’expérimentation a été enclenchée en avril 2021, ce qui a permis de créer un comité de reconnaissance avec les coaches du programme DEST1, puis elle a vraiment démarré à partir de septembre 2021.

Parmi les badges émis pour le compte des bénéficiaires, voici quelques exemples pour la validation des capacités à effectuer des tâches : 

  • « Je m’engage dans la démarche DEST1 »,
  • « Je suis autonome dans mes démarches administratives »,
  • « Je suis initié au numérique »,
  • « Je prends soin de ma santé »,
  • « Je sais gérer un budget ».

Une vingtaine de coaches ont été mis dans la boucle. Un cinquantaine de personnes ont bénéficié de la délivrance de badges numériques dans le cadre DEST1.

Parallèlement, Groupe Vitamine T a créé d’autres types de badges pour sa structure d’insertion et son campus de formation pour ses propres besoins.

Pourrait-on se diriger dans une démarche de certification officielle avec les badges numériques ouverts ?

L’émission de badges numériques pourraient très bien d’intégrer dans une démarche qualité de ses activités ou d’apprentissage. C’est une bonne raison pour motiver l’apprenant, suivre l’évaluation et l’évolution de ses progrès. Cela pourrait faire partie de la boîte à outils pour développer la démarche qualité. Il existe déjà la validation des acquis de l’expérience (VAE). Nous travaillons davantage sur la reconnaissance des acquis de l’expérience (RAE).

Les badges numériques ouverts ont déjà permis de reconnaître des acquis de manière informelle. Jusqu’ici, il n’existait pas d’outils pour le rendre visible. Ils pourraient alimenter la notion de diplômes ou de diplômes blancs. Ce serait une manière de monter son propre diplôme en fonction de son parcours professionnel.

D’un point de vue technologique, nous nous rapprochons de la philosophie de la blockchain avec cette notion de décentralisation de la reconnaissance.