Gestion RH et flex office : l’ex-MonBuilding devenue Witco lève 12 millions d’euros
Par Philippe Guerrier | Le | Workspace
La start-up française Witco, qui développe une application « tout-en-un » pour gérer la vie au bureau, compte développer ses activités sur fond de réaménagements des environnement de travail en entreprise.
La crise Covid-19 a donné une nouvelle impulsion au flex office sous l’angle : « Comment redonner aux employés l’envie de retourner au bureau avec un espace de travail adapté ? », selon l’ex-MonBuilding devenue Witco.
Au-delà du changement de nom pour marquer son orientation plus internationale, la start-up française lève 12 millions d’euros auprès des fonds Daphni, Eurazeo, Naxicap, UL Invest et des investisseurs indviduels (business angels).
Depuis la création de MonBuilding en 2016 par Éliane Lugassy (ex-spécialiste de la fusion-acquisition à la banque d’affaires Rothschild & Co) et Kévin Longer (ex-responsable de la sécurité IT chez Sanofi Aventis), elle avait déjà collecté 2 millions d’euros.
Après une première exportation de son modèle en Espagne, Witco compte étendre ses activités au Royaume-Uni et en Allemagne. L’effectif devrait doubler d’ici fin 2022 pour passer à 100 employés.
800 espaces couverts, 5000 entreprises clientes
Witco développe une application qui centralise des services proposés aux collaborateurs d’une entreprise ou aux occupants d’un immeuble de résidences pour faciliter la vie collective ou la gestion RH.
Les modules sont nombreux pour :
- la réservation de salle,
- un créneau d’exercice à la salle de sport,
- un signalement de problème,
- la gestion des visiteurs,
- la messagerie interne,
- l’organisation d’événements
- la dématérialisation des badges.
« En analysant l’usage de notre application, nous constatons que nous avons réalisé 70 à 80 % des modules exploités. Le reste est constitué de services tiers que nous avons intégrés », constate Éliane Lugassy. Une centaine de partenariats ont été signés pour disposer d’un bouquet dense de modules susceptibles de servir à l’ensemble des verticales couvertes.
À ce jour, l’application a été mise à disposition dans 800 espaces, notamment dans 5000 entreprises, sous diverses exploitations :
- en entreprise, dont les sièges sociaux des parfums Christian Dior, d’Ipsen, Mazars ou Vinci (ce dernier déploiement concerne 4000 employés pour L’archipel du nom du nouveau siège à Nanterre dans les Hauts-de-Seine),
- en immeuble (Covivio, Amundi RE, Axa IM) ,
- dans des espaces de coworking (Mamaworks, RIVP, Wellio),
- dans des résidences étudiantes par le réseau des CROUS,
- en coliving (Sharies, Ivynest).
« 80 % des espaces concernent le tertiaire et 20 % le résidentiel », précise Éliane Lugassy.
« Fin 2020, nous avons choisi la solution développée par MonBuilding pour devenir notre application globale workplace, centralisant tous les services aux occupants. Déployée déjà sur 3 sites (siège français, Royaume-Uni et Canada), nous avons été séduit par sa simplicité d’utilisation pour les salariés », témoigne Catherine Guizol, Directeur Innovation & Transformation Workplace d’IPSEN (groupe biopharmaceutique).
Flex office : éviter que le sujet devienne anxyogène
« Nous avons les services RH et les workplace managers [ndlr : services généraux] comme interlocuteurs habituels mais aussi la communication interne et la DSI autour de la table », évoque Éliane Lugassy.
L’évolution des environnements de travail est un sujet sensible dans les organisations.
« Le flex office est à introduire de manière intelligente en entreprise pour éviter que le sujet ne devienne anxyogène », commente la cofondatrice de Witco. « Certes, il ne faut pas oublier les enjeux de performance et de rentabilité des entreprises mais il est important que les collaborateurs se sentent bien dans leurs espaces de travail. »
« Au nom de l’optimisation des coûts, je ne pense pas que nous allons assister à une diminution drastique des espaces immobiliers au sein des entreprises. »
Le tarif d’abonnement au service Witco pour transformer les lieux de vie ou de travail dépend de la taille de l’espace physique (prix fixé par palier en fonction des mètres carrés concernés) et du nombre de modules adoptés par les entreprises.
Witco réalise un chiffre d’affaires de « plusieurs millions d’euros ». « Nous étions proches de la rentabilité avant la levée de fonds », précise la cofondatrice.