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IA et RH : comment s’organiser pour le futur du travail ?


VivaTech 2025 : Benoît Serre, Vice-Président délégué de l’ANDRH, Majda Vincent, DRH de Sodexo France et Europe, ont évoqué l’impact de l’IA dans la gestion RH et le fonctionnement des organisations lors d’un atelier thématique.

Atelier IA et RH à ViVaTech 2025 avec l’ANDRH et Sodexo : « Workplaces, organisations et IA » - © D.R.
Atelier IA et RH à ViVaTech 2025 avec l’ANDRH et Sodexo : « Workplaces, organisations et IA » - © D.R.

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Update 24/06/2025 : L’ANDRH a officialisé ce matin la démission de Benoît Serre, Vice-président national délégué de l’ANDRH, de ses fonctions au sein de l’association.
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La gestion RH associée à l’IA a occupé une part prépondérante lors du récent salon technologique VivaTech 2025 organisé à Paris.

Dans un débat organisé le 11 juin 2025 et animée par Chadi Hantouche, Partner, Head of AI de Wavestone, 2 experts au profil de DRH ont partagé leurs points de vue sous l’angle « Workplaces and organizations : how AI is reshaping the landscape » :

  • Benoît Serre, Vice-Président délégué de l’ANDRH,
  • Majda Vincent, DRH de Sodexo France et Europe

Voici une sélection de leurs interventions respectives dans le débat.

Benoît Serre, ANDRH : « L’IA ne change pas le métier des gens mais une partie des compétences d’un métier donné »

Benoît Serre - © D.R.
Benoît Serre - © D.R.

  • « L’IA se révèle finalement très humaine. La grande différence avec les autres outils, c’est sa dimension démocratique. Tout le monde est en mesure d’utiliser l’IA. C’est pourquoi les entreprises rencontrent des difficultés pour l’intégrer car les gens l’utilisent essentiellement hors de leurs enceintes.
  • Selon Yann Ferguson, directeur scientifique de LaborIA de l’INRIA, le shadow IA est généralisée dans les entreprises : tout le monde utilise l’IA en entreprise, avec ou sans accord de la direction. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes de cybersécurité avec ce type d’usages non autorisés. Mais c’est la réalité.

L’IA ne change pas le métier des gens mais une partie des compétences d’un métier donné. C’est pourquoi l’évaluation de la productivité apportée par l’IA est probablement difficile. La question n’est pas de changer complètement de travail mais la manière de le faire. La question centrale pour la DRH est de définir le curseur entre les compétences qui restent humaines et les tâches qui doivent être déléguées à l’IA.

  • Côté RH, nous n’avons pas seulement intégré l’IA générative dans les process. Le changement dans le travail est systémique. Certes, nous recensons un impact de l’IA générative dans l’organisation, les personnes, les compétences et la productivité. Il est important que les DRH dépassent l’approche de l’IA générative comme une simple question d’image de marque. Elle vient en renfort des collaborateurs pour travailler mieux, plus vite et gagner en efficacité. L’IA générative constitue une opportunité de donner une chance à tous dans le monde du travail.
  • Avec l’IA, beaucoup de start-up évoquent la nécessité de basculer dans un modèle d’organisation basé sur les compétences. Difficile de savoir vraiment en quoi cela consiste. Néanmoins, les DRH doivent probablement réfléchir à ce modèle avec l’appui de l’IA générative. Car le monde du travail et les besoins en compétences évoluent plus rapidement qu’avant. Les DRH doivent utiliser l’IA générative comme un outil pour transformer le travail. C’est une stratégie RH gagnante dans le futur du travail. »

Majda Vincent, Sodexo : « L’important avec l’IA, c’est de développer une nouvelle façon de travailler »

Majda Vincent - © D.R.
Majda Vincent - © D.R.

  • « L’IA n’est pas à percevoir comme un outil de travail en plus. C’est un changement massif qui affectera vraiment la façon d’apprendre, de travailler et d’interagir.
  • L’IA ne correspond pas juste à un changement pour effectuer des tâches. Elle permet de changer ce que les gens attendent : créativité, travail collaboratif et, plus spécifiquement, la manière d’exploiter les outils avec du sens d’un point de vue technique, éthique, avec du discernement, une logique et un état d’esprit marqué par l’inclusion dans l’environnement de travail.

Au-delà de l’acquisition des compétences techniques, l’important avec l’IA est de développer une nouvelle façon de travailler en intégrant une dimension d’apprentissage à visage humain et une dose d’empathie. Ce qui rend l’IA différente par rapport à un système classique de type ERP, c’est la façon dont nous travaillons et nous apprenons avec la machine en mode intelligence collective.

  • Avec l’IA, nous parlons beaucoup d’efficience et de productivité. Mais quid de la sécurité des collaborateurs dans leurs environnements de travail ? Nous devons intégrer dimensions de santé, de bien-être des employés et de communication pour mener à bien les transformations.
  • Dans une vision d’IA mise à l’échelle d’une organisation, c’est important de définir clairement les objectifs et d’expliquer les transformations en lien avec la stratégie de l’organisation et les implémentations. Ensuite, il est important de dérouler un plan, d’adapter le rythme de déploiement, d’accepter de faire des erreurs et, dans ce cas, de ralentir pour reprendre une bonne trajectoire. Nous devons donc agir avec responsabilité dans la mise à l’échelle de l’IA pour rechercher de la valeur, tout en conservant la culture d’entreprise comme colonne vertébrale de l’organisation. Dans ce contexte, la formation à l’IA à une large échelle est importante.

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Concepts clés et définitions : #DRH ou directeur des ressources humaines