Télétravail en France : la pratique intensive s’est érodée
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Selon une étude de la DARES, le recours à la pratique fréquente de télétravail (3 jours sur 5) est retombé à 5 % en 2023. Au plus fort de la crise Covid-19 limitant les déplacements physiques, il pointait à 18 %.
Le rythme de recours au télétravail fait du yoyo en France.
Selon une étude publiée par la DARES* en novembre 2024, la part des personnes salariées pratiquant le télétravail au moins occasionnellement est passée de 9 % à 26 % dans la période 2019 - 2023.
Sa pratique intensive (correspondant à 3 jours ou plus par semaine selon la définition retenue) a culminé à 18 % en 2021 durant la crise sanitaire Covid-19 alors que son niveau se situait à 1 % en 2019.
Elle est retombée à 5 % en 2023.
Télétravail : quelques repères de l’étude DARES
• La hausse du télétravail entre 2019 et 2023 est portée par les cadres et la pratique s’est fortement féminisée ;
• Les moyens du télétravail sont suffisants et adaptés, mais ils dépendent du profil des télétravailleurs ;
• Trois fois plus de personnes souhaitent télétravailler davantage entre 2021 et 2023 ;
• Le télétravail suppose plus d’autonomie et un travail moins intense, mais un moindre soutien social à distance que sur site ;
• Les télétravailleurs sont globalement en meilleure santé que les non-télétravailleurs.
Télétravail : une hausse portée par les cadres et les femmes
La nette hausse du télétravail entre 2019 et 2021 (de 9 % à 31 %, +22 points)concerne toutes les catégories socioprofessionnelles de salariés. Mais à des degrés très divers.
- Les cadres et professions intermédiaires y contribuent fortement, pour huit et neuf points respectivement, les employées plus modérément (respectivement, quatre points et un point).
- Alors que les femmes sont minoritaires parmi les salariés télétravailleurs en 2019, elles en représentent un peu plus de la moitié en 2023.
- De même, la part des plus jeunes (moins de 30 ans) et des plus diplômés (bac+5 ou plus) parmi les personnes en télétravail augmente sur la période.
Le télétravail se répand surtout parmi les cadres, les personnes en contrat à durée indéterminée (CDI) et les salariés du secteur privé.
Télétravailleurs : une différence de moyens selon les profils
- « Comparativement aux autres salariés, les télétravailleurs déplorent moins souvent que les moyens dont ils disposent pour travailler sont insuffisants ou inadaptés.
- De ce point de vue, leur situation tend même à s’améliorer entre 2021 et 2023 : les salariés en télétravail indiquent être encore mieux pourvus en équipements et moyens de travail en fin de période, dans un contexte où l’usage d’outils numériques pour une durée quotidienne supérieure à sept heures se maintient à un niveau élevé (75 %) », indique la Dares.
Télétravail : toujours l’envie
La proportion de personnes qui souhaitent télétravailler passe de 14 % à 44 % entre 2021 et 2023.
- « Plus la quotité de télétravail est faible, plus les télétravailleurs souhaitent en faire davantage.
- Parmi les télétravailleurs d’un jour ou moins par semaine, 50 % pratiquent moins que souhaité, contre 20 % parmi les personnes qui télétravaillent trois jours ou plus.
- Ce souhait d’extension se fait au plus près de la pratique actuelle. Par exemple, les personnes télétravaillant 1 jour par semaine et désireuses d’en faire plus fréquemment souhaitent majoritairement pouvoir en faire 2 jours. »
* DARES : Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, rattachée au ministère du Travail
Méthode de l’étude
Trois enquêtes de la Dares sont mobilisées dans l’étude.
• Les enquêtes « Conditions de travail » sont réalisées périodiquement depuis près de quarante ans. Depuis 2013, l’enquête est conduite tous les trois ans et porte sur l’ensemble des personnes en emploi. Pour l’édition 2019, le volet « Individus » a été collecté d’octobre 2018 à mai 2019. 20 687 salariés dans le champ de l’étude ont répondu.
• L’enquête nationale sur le vécu du travail et du chômage pendant la crise sanitaire liée au Covid-19 a été menée du 27/01 au 07/03/2021. Elle vise à décrire les conséquences concrètes de la crise sanitaire sur les conditions de travail des actifs occupés et le vécu des individus sans emploi. 15 344 salariés dans le champ de l’étude y ont répondu.
• L’enquête sur le vécu du travail et du chômage depuis la crise sanitaire liée au Covid-19 a été réalisée du 12/01 au 10/04/2023. 23 662 salariés dans le champ de l’étude y ont répondu.
• A consulter : Comment évolue la pratique du télétravail depuis la crise sanitaire ? (DARES, 5 novembre 2024)