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Facebook Jobs : quel bilan six mois après ?

Le | Marque employeur

En mai dernier, Facebook lançait sa fonctionnalité « Jobs » dans 42 pays dont la France. En l’espace de six mois, ce service - encore perfectible - a trouvé de l’écho auprès des recruteurs. Quels sont les avantages de la plateforme emploi, qui a connu un début prometteur aux Etats-Unis ? Quelles sont ses limites ? C’est l’heure du bilan 

Facebook Jobs : quel bilan six mois après ? - © D.R.
Facebook Jobs : quel bilan six mois après ? - © D.R.

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La cible ? Les non-cadres

Aujourd’hui, Facebook recense 35 millions d’utilisateurs en France. Deux tiers des actifs disposeraient d’un compte sur le réseau social. Reste que la cible de « Jobs » n’est pas si large. Les offres d’emploi diffusées concernent avant tout les profils non-cadres, notamment des secteurs du transport (chauffeur) et des services à la personne ainsi que les techniciens. « Facebook Jobs se prête bien aux entreprises qui cherchent à se désolidariser du CV et à se tourner vers des méthodes de recrutement issues du marketing. D’autant plus si elles cherchent à trouver des candidats de manière locale, sur des métiers en forte tension », constate Guillaume Laguette, CMO de Work4. Avec cette plateforme, « les entreprises ouvrent leur spectre de recherches et piochent dans des secteurs d’activité connexes. »

Des filtres de recherche trop peu nombreux

La recherche d’offres d’emploi sur « Jobs » est perfectible. Aujourd’hui, un candidat ne dispose que de deux critères en plus de sa localisation (indiquée par défaut) pour filtrer les postes disponibles : le type d’emploi (contrat, temps partiel, temps plein, stage, bénévolat) et l’industrie (service public, pharmacie, agence immobilière, services aux entreprises…). Un choix encore insuffisant. « Facebook est en train d'évaluer le rajout de nouveaux filtres de recherche plus avancés, notamment sur les catégories de contrats », indique Guillaume Laguette. Par contre, Facebook semble avoir gagné la partie contre les offres factices, qui entachent l’efficacité de beaucoup de jobboards. « La mise en place de filtres pour contrer les faux et les doublons permet aux utilisateurs de naviguer dans un portefeuille d’offres bien réelles », confirme-t-il.

Le dépôt de candidature en une minute

Le parcours de candidature sur « Jobs » a été bien pensé, que ce soit sur ordinateur, mais aussi sur mobile. Tant mieux : 75 % des profils non-cadres (américains) mèneraient exclusivement leurs recherches depuis leur smartphone, d’après une étude de Pew Research Center. « Les candidats peuvent déposer une candidature en moins d’une minute sans sortir de l’écosystème de Facebook », explique-t-il. Le processus se déroule en deux étapes : ils prennent connaissance de l’offre d’emploi puis ils complètent un questionnaire (déjà pré-rempli) reprenant des questions qualifiantes choisies par l’entreprise. Résultat : les recruteurs ont un niveau d’informations suffisant pour faire une première sélection. « Les entreprises reçoivent, par le biais de ce questionnaire, les mêmes informations qu’elles auraient reçues via un CV classique, mais cette fois-ci dans un format homogène », précise-t-il.

Un outil relié aux ATS

Lors de son lancement, la fonctionnalité « Jobs » ne s’interfaçait avec aucun logiciel de gestion de candidatures. Au fil des mois, Facebook a noué des partenariats avec des éditeurs dont ZipRecruiter et Work4, permettant de faire un lien entre son outil et les ATS des entreprises. Résultat, les « gros » recruteurs que sont Adecco, Accor Hôtel, Burger King… y diffusent désormais leurs offres d’emploi et pourront bientôt étudier les candidatures depuis leur logiciel de gestion. En France, 25 000 candidatures ont ainsi été envoyées via la plateforme sur le seul mois d’octobre. Pour Guillaume Laguette, ce n’est qu’un début. « L’intérêt des internautes est déjà là, alors que « Jobs » n’a pas encore atteint son pic« , précise-t-il. Quid de la qualité de ces candidatures ?  »D’après nos clients, le pourcentage de candidatures qualifiées est bien meilleur que celui offert par les jobboards", confie le CMO.

Aurélie Tachot