« Avec France Emploi, nous souhaitons nous faire une place parmi les grands », Patrick Bonnin, Ouest France

Pourquoi lancez-vous France Emploi ?

Depuis le début des années 2000, Ouest France est positionné sur l’emploi, notamment avec le site Ouest France Emploi, qui dénombre 1 million de visiteurs mensuels et diffuse environ 15 000 offres d’emploi. Même si les opportunités que les entreprises diffusent concernent toute la France, il était difficile de convaincre un recruteur lyonnais de diffuser ses annonces sur un site qui s’appelle Ouest France Emploi. Pour affirmer notre positionnement national et ainsi prendre de l’ampleur sur le marché des jobboards, nous avons donc créé la marque France Emploi.

Le marché des jobboards est extrêmement concurrentiel. N’est-ce pas trop tard pour en lancer un nouveau ?

Il existe effectivement beaucoup d’acteurs sur ce marché : les sites généralistes, les spécialisés, les agrégateurs… Mais nous estimons que nous avons une carte à jouer, en capitalisant sur l’expérience acquise via Ouest France Emploi. Par ailleurs, on entend que le CV est mort et que les petites annonces d’emploi sont vouées à disparaître depuis la fin des années 90. Pour autant, le marché est loin d’être sous assistance respiratoire, et encore moins en phase terminale, pour la simple et bonne raison qu’on ne sait pas encore par quoi remplacer la petite annonce !

Comment France Emploi se différencie-t-il des autres sites ?

La spécificité de France Emploi, c’est qu’il mise sur les services visant à faciliter le quotidien des recruteurs. Grâce à un partenariat avec la société Textkernel, nous avons par exemple développé un outil de matching, qui permet aux recruteurs de recevoir jusqu’à 5 profils qualifiés correspondant au poste à pourvoir, parmi les 800 000 à 1 million de profils de notre CVthèque. Nous leur proposons également des fonctionnalités de multidiffusion sur nos deux marques, de scoring, d’envoi de réponses automatiques, de prise de RDV, de suivi des entretiens, d’analyse de statistiques…

Vous avez également soigné l’expérience utilisateur côté candidat…

Oui ! Elle se traduit par des outils traditionnels accessibles depuis tous les devices comme le dépôt de CV, l’alerte mail… Nous avons également conçu des tests permettant aux candidats de vérifier s’ils ont les compétences pour la famille de métiers qu’ils visent. Un baromètre des salaires reprenant les données consolidées de l’Insee, de la DADS, de Pôle emploi et de Ouest France Emploi, leur permet de rester en veille sur l’évolution des pratiques salariales. Via notre site, les candidats ont enfin la possibilité d’imprimer un justificatif pour prouver à Pôle emploi qu’ils ont répondu à des offres.

Quel est le modèle économique de France Emploi ?

Nous sommes dans une phase de lancement : de nombreuses fonctionnalités de notre jobboard sont donc accessibles gratuitement. C’est par exemple le cas de la multidiffusion, du matching, de l’envoi de la réponse automatique… Ensuite, la facturation varie en fonction de la granularité des services retenus par les entreprises. A partir de la fin de l’année prochaine, nous lancerons des outils de recrutement à forte valeur ajoutée, encore peu répandus en France. Nous les commercialiserons moyennant un abonnement de quelques dizaines d’euros par mois.

L’ambition de France Emploi est-elle de concurrencer votre voisin RegionsJob, qui appartient au groupe Le Télégramme ?

Nous n’avons pas créé ce site pour contrer RegionsJob ou les autres jobboards du marché, mais bien pour apporter un service supplémentaire aux candidats comme aux entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Pour autant, l’ambition de France Emploi est évidemment de se faire une place parmi les grands. Pour devenir un acteur incontournable dans la recherche d’emploi, nous comptons sur l’efficacité de nos services ainsi que notre positionnement en tant qu’acteur de proximité. Ces deux facteurs devraient faire la différence !

Aurélie Tachot