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« Google for Jobs » est lancé en France

Le | Site emploi généraliste

Depuis ce vendredi 7 juin, le moteur de recherche Google n’affiche plus une liste de liens mais des offres d’emploi triées par localisation, type de contrat ou date de publication. Les sites d’emploi référencés y voient l’occasion de générer davantage d’audience, donc de candidatures qualifiées

« Google for Jobs » est lancé en France - © D.R.
« Google for Jobs » est lancé en France - © D.R.

Deux ans après les Etats-Unis, puis le Canada, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne, Google lance son outil de recherche d’emploi en France. Plus qu’un nouveau service, la fonctionnalité est nativement intégrée au célèbre moteur de recherche. Depuis ce vendredi 7 juin, il suffit de taper des mots-clés s’apparentant à une recherche d’emploi, comme par exemple « développeur web Rennes », pour que s’affichent, non plus une liste de liens, mais des offres émises par des jobboards. Google propose quatre grands filtres : la date de publication, le type de contrat (stage, intérim, CDD, CDI, temps partiel, temps plein), le nom de l’employeur et le lieu. En se connectant à son compte Google, le candidat sait à combien de minutes se situe le poste à pourvoir et comment s’y rendre via une carte Google Maps. A la fin du descriptif du poste, des évaluations de l’employeur sous forme d’étoiles apparaissent émanant de Viadeo ou de Glassdoor.

La recherche d’emploi pouvant s’effectuer sur différents terminaux, l’internaute peut, avec son smartphone, enregistrer une offre le matin sur son smartphone pour la retrouver le soir sur son ordinateur. S’il s’agit d’une requête récurrente, il peut activer une alerte mail. Autre point fort : Google dédoublonne les offres d’emploi. Si une même offre a été publiée par plusieurs jobboards, elle ne s’affiche qu’une fois, offrant la possibilité à l’internaute de postuler sur la plateforme de son choix. Il est alors dirigé vers l’offre d’emploi dans son intégralité.

Un service gratuit mais plus de contraintes techniques

Pour Florian Pagès, responsable des partenariats de Google Search en France, « l’objectif est d’organiser les offres d’emploi, de les rendre visibles et accessibles. La liste des liens supposait des allers retours chronophages entre la page de résultats et les sites d’emploi. Par ailleurs, certaines offres étaient périmées quand l’internaute s’apprêtait à candidater. » Le référencement est gratuit pour les jobboards. La seule contrainte est technique puisqu’il faut ajouter aux offres des balises sémantiques reconnues par le standard schema.org comme le lieu, le type de contrat ou la rémunération. Google explique la marche à suivre aux développeurs sur une page dédiée.

Pas de système aux enchères (pour l’heure), seuls des liens payants (AdWords) peuvent apparaître au-dessus de l’espace dédié aux offres. Comme en matière de référencement naturel, l’ordre d’affichage des offres dépend du bon remplissage des balises. Google conseille notamment de renseigner la rémunération, un critère prépondérant, et une localisation précise (Cesson-Sévigné plutôt que Rennes).

Un taux de conversion multiplié par cinq

Pour le lancement de la fonctionnalité, Google a rallié les poids lourds de l’emploi en ligne en France tels que Pôle emploi, l’Apec, HelloWork (RegionJob, ParisJob, JobiJoba…), Figaro Classifieds (Cadremploi, Viadeo…), LinkedIn, Monster ou Ouest-France Emploi. Lors de la phase de test qui s’est sont déroulée en avril, Cadremploi a observé un taux de conversion - l’internaute postule - multiplié par cinq par rapport au « search classique ». Le nombre de candidatures a, lui, triplé chez Ouest France Emploi.

Pour Thibault Gemignani, PDG du Figaro Classifieds, ce SEO orienté recherche d’emploi va dans le bon sens. En situation de plein emploi (taux de chômage de 3,4 %), la population de cadres qu’il cible est demandeuse du maximum d’informations. « Ils recherchent non pas un job mais un métier qui fasse sens et sont soucieux de l’équilibre vie personnelle-professionnelle. Le temps de trajet compte. Plus que la quantité, les cadres privilégient aussi les offres qualifiées. »  Quant à la baisse du trafic que pourrait entraîner Google for Jobs sur les jobboards, Thibault Gemignani estime que son modèle économique repose moins sur la publicité présente sur ses sites que sur les services payants proposés aux recruteurs, avec pour promesse de leur soumettre les meilleures candidatures. Directeur général de Google France, Sébastien Missoffe se veut rassurant. Il n’est pas question de désintermédier les sites d’emploi. « On peut faire le parallèle avec Google Shopping qui met en relation des consommateurs avec des commerçants. » Plus que les jobboards, Google pourrait finalement venir concurrencer les méta-moteurs de recherche d’emploi comme Indeed.

Xavier Biseul