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SmartRecruiters lève 10 millions de dollars

Le | Gestion des candidatures

La plateforme de recrutement gratuite entame la rentrée du bon pied. Après avoir réussi, peu après son lancement, à gagner la confiance des investisseurs américains, SmartRecruiters réitère l’expérience. En juin dernier, un fonds d’investissement lui a octroyé 10 millions de dollars pour accompagner son développement

SmartRecruiters lève 10 millions de dollars - © D.R.
SmartRecruiters lève 10 millions de dollars - © D.R.

Jérôme Ternynck, son fondateur, nous fait partager son enthousiasme.

Comment avez-vous convaincu les investisseurs de miser sur un modèle gratuit ?

Les investisseurs sont de plus en plus enclins à miser sur des modèles gratuits car ces derniers ont largement prouvé leurs succès. A partir du moment où un produit rencontre rapidement son public, il est de toute façon difficile de le monétiser par la suite. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas eu besoin de convaincre des investisseurs dans la mesure où nous n’avons pas fait d’appel à levée de fonds. En juin dernier, le fonds d’investissement technologique Rembrandt Venture Partners, qui nous suit depuis plus d’un an et demi, a formulé une offre ferme de 10 millions de dollars que nous avons finalement acceptée.

Quels nouveaux projets souhaitez-vous mener grâce à cette somme ?

Jusqu’à maintenant, nous nous étions uniquement concentrés sur notre produit et nous n’avions pas investi dans la vente et le marketing. Grâce à ces 10 millions de dollars, nous allons passer à la vitesse supérieure. Concrètement, notre développement va passer par le recrutement de professionnels de la vente et du marketing capables d’accompagner nos clients. D’ici la fin de l’année, notre société devrait dénombrer 60 collaborateurs, contre 45 actuellement. En parallèle, nous souhaitons également nous développer à l’international, en dehors des Etats-Unis. Nous devrions nous atteler à cette tâche dès 2014 et commencer à internationaliser notre market place, qui comprend actuellement 200 partenaires, majoritairement américains.

Quel succès a rencontré votre modèle de monétisation, qui repose sur un principe de services payants, auprès des entreprises ?

Les retours de nos clients sont positifs. Nous venons d’ailleurs de passer la barre des 50 000 entreprises. SmartRecruiters permet aux entreprises de se simplifier la vie, en centralisant l’ensemble de leur budget dédié au recrutement sur une seule plateforme. Notre positionnement semble également répondre à leurs attentes puisque nous les conseillons, de manière transparente, sur les jobboards les plus performants en fonction des postes qu’elles proposent. Les services de jobposting et d’assessment rencontrent, par exemple, beaucoup de succès. Celui de market place de chasseur de tête, que nous avons lancé en début d’année, prend également de la vitesse. En 2013, nous pensons enregistrer une croissance de 1000 %.

Vous avez un regard critique sur les Applicant Tracking System (ATS) de première génération. Selon vous, sont-ils voués à disparaître ?

Oui, c’est une tendance irréversible. Les ATS se sont principalement concentrés sur le tracking, le workflow et les procédures… Or, effectuer un recrutement, ce n’est pas faire du tracking mais établir une relation avec des candidats et les amener vers un processus de collaboration et d’embauche. C’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises sont aujourd’hui insatisfaites de cet outil. Je pense que les ATS deviendront tout au plus une fonctionnalité à l’intérieur des systèmes de Talent Management.

Propos recueillis par Aurélie Tachot