Intérim : Hunel explore l’IA pour rediriger et placer les candidats non retenus

Ce n’est pas évident de trouver l’origine du nom de la start-up Hunel… C’est la contraction de « Humain » et « Unel » en breton qui veut dire « Unique ».

Créée à Rennes en 2021 par Oscar Landry (rapidement rejoint par Michael James Porter au poste de CTO), la start-up a développé une solution IA conçue pour les agences d’intérim et les cabinets de recrutement.

Elle a vocation à aider les recruteurs à rediriger automatiquement les candidats refusés vers d’autres missions compatibles.

RH Matin a rencontré le duo d’entrepreneurs lors du récent salon technologique VivaTech à Paris.

Hunel était sélectionnée parmi 140 start-up RH dans le cadre du challenge lancé par ManpowerGroup et a participé à la finale réalisée sur place.

Hunel : comment capitaliser sur le vivier des candidatures dormantes

• « Aujourd’hui, en France, il y a environ 3 millions de demandeurs d’emploi. On ne peut pas placer tous les candidats car ils ne sont pas tous employables à un instant T. Néanmoins, nous voulons capitaliser sur le vivier des candidatures dormantes ou non retenues en vue d’un redéploiement.
• C’est un vrai sujet pour les entreprises de travail temporaire et les agences de recrutement : alors qu’elles disposent de plusieurs centaines de milliers de CV de candidats, elles rachètent ces mêmes CV et se plaignent qu’ils ne changent pas », déclare Oscar Landry.

« Notre solution permet de partager une vision entre tous les acteurs à différents niveaux : recruteur, consultant, manager, ou la direction », indique Michael James Porter, CTO et cofondateur de Hunel.

Déployée depuis mars 2025, la solution est utilisée dans une vingtaine d’agences de travail intérimaire. L’objectif en 2025 des 2 entrepreneurs est d’équiper 140 agences avec 560 utilisateurs de la solution.

Elle est compatible avec la plupart des ATS du marché et permet aux agences utilisatrices de redéployer 10 % de leur vivier de talents.

« Il existe 150 ATS sur le marché français. Mais seul un petit nombre (entre 10 et 15) évolue sur le marché du staffing. Nous couvrons déjà 12 % du marché du staffing en France avec 3 ATS. C’est une des raisons pour laquelle l’intégration s’est faite de façon aussi fluide avec nos premiers partenaires », précise Oscar Landry.

Le modèle économique de Hunel repose sur un système de licence mensuel par utilisateur avec des tarifs dégressifs en fonction du nombre de licences prises.

« Dans les agences de recrutement que l’on équipe aujourd’hui, nous traitons entre 100 000 et 400 000 candidats par jour. Nous avons un système vraiment dynamique en temps réel. Nous ne pourrions pas effectuer ce travail sans IA et sans algorithmes de matching car nous devons traiter des dossiers en permanence », déclare Oscar Landry.

Dans le cadre du challenge ManpowerGroup, les deux start-uppers pu rencontrer Jonas Prising, CEO de ManpowerGroup, qui a « une excellente connaissance du staffing ».

« Nous lui avons parlé des enjeux de redéploiement des candidats non placés. Des dizaines voire des centaines de millions d’euros de marge brute complémentaire pourraient être réalisées avec cette stratégie de redéploiement en lien avec les candidatures dormantes », commente Oscar Landry, CEO de Hunel.

Article co-rédigé pour News Tank RH et RH Matin par Salomé Phocas et Philippe Guerrier