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OOHEE : le trait d’union entre expatriés et entreprises

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Mettre en relation des expatriés et des sociétés françaises en quête de développement à l’international, telle est la raison d’être d’OOHEE. Créé en 2018, ce portail corrèle les compétences inexploitées de talents basés sur les 5 continents aux besoins de relais locaux des entreprises. Rencontre avec Etienne Poirot-Bourdain, le CEO de la start-up.

OOHEE : le trait d’union entre expatriés et entreprises
OOHEE : le trait d’union entre expatriés et entreprises

Quelle est l’origine d’OOHEE ?

Avant de co-fonder OOHEE, j’ai dirigé durant 22 ans un cabinet RH. Préalablement, j’avais évolué dans le domaine maritime international pendant 15 ans, et vécu, à cette occasion, en Afrique. Lors de cette expérience, le quotidien des conjointes d’expatriés m’avait interpellé. Ces femmes, souvent diplômées, riches d’expériences en entreprise, jugeaient leurs conditions de vie agréables mais se sentaient brimées de ne pas mettre à profit leurs compétences. Avec Oohée, je suis donc parti de ce constat, tout en observant qu’à ce jour 400 000 entreprises françaises s’ouvrent à l’international. Toutefois, l’éloignement, la barrière de la langue, le temps, les budgets et les freins psychologiques, ralentissent leur ambition. Or, 2,8 millions de français sont expatriés dans le monde et 80 % de leurs conjoints cherchent à travailler. Oohée est donc né de la volonté d’accompagner les entreprises francophones dans leur développement à l’international, tout en utilisant les talents des expatriés.

Comment fonctionne OOHEE ?

OOHEE n’est ni un jobboard, ni une société d’intérim ou de recrutement, mais un intermédiaire de mise en relation. Pour s’inscrire, les expatriés complètent leur profil sur notre portail en précisant leur situation, leurs compétences, leur secteur d’activité, leurs centres d’intérêt et en déposant leur CV ou un lien LinkedIn. À ce jour, nous en comptons 12 500, basés dans 152 pays. Deux tiers des inscrits sont des femmes. De leur côté, les entreprises exposent leur besoin sur la plateforme, puis nous les contactons pour préciser leurs attentes. Par la suite, nous cherchons dans notre base de données les profils les plus pertinents. Une fois identifiés, nous échangeons avec eux afin de vérifier leurs compétences, leur motivation et leurs disponibilités, puis nous les mettons en relation avec les entreprises. Qu’ils soient indépendants ou non,  ils bénéficient de la sécurisation des missions et de son paiement via notre partenaire SAGE SA, spécialiste des missions à l’international. Une journée d’intervention coûte en moyenne 430 € par jour à l’entreprise. Notre commission varie de 20 à 30 %.

Quels types de missions proposez-vous ?

La plupart des entreprises font appel à nos services pour des missions de courtes durées. Nous comptons des grands groupes à l’instar de MMA, qui a sollicité une de nos expatriées pour estimer le potentiel de développement de son marché en Italie. Nous travaillons également pour des ETI comme Comexposium, qui cherche des artisans espagnols à même d’exposer lors la Foire de Paris. Nous collaborons aussi avec des TPE comme Week’Up où encore des collectivités à l’image de Sarthe Tourisme qui, en vue de promouvoir la région auprès de tours opérateurs américains, a confié leur prospection à l’une de nos expatriées. Cette délégation, suivie de la venue du directeur de département, a par exemple permis à la collectivité d’économiser 40 % de son budget sur cette démarche qu’elle avait effectuée seule l’année précédente. À ce jour, nous avons dépassé les 100 jours de mission et nous devrions atteindre les 20 000 inscrits d’ici fin 2020.

Par Gérald Dudouet