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Digital staffing : Whoz lève 25 millions d’euros

Par Philippe Guerrier | Le | Gestion des talents

En s’appuyant sur une ontologie des compétences et l’IA, Whoz permet d’allouer les ressources RH nécessaires à des projets ou des missions au sein des ESN ou des cabinets conseil et d’ingénierie. Le point avec Jean-Philippe Couturier, CEO et cofondateur de Whoz.

Solution de staffing : Jean-Philippe Couturier, CEO de Whoz, lève 25 millions d’euros - © D.R.
Solution de staffing : Jean-Philippe Couturier, CEO de Whoz, lève 25 millions d’euros - © D.R.

Selon Whoz, le staffing a monté en puissance dans le conseil, l’ingénierie et l’IT sur fond de crise Covid-19. Le fournisseur d’une solution dédiée en mode SaaS vient de boucler une levée de fonds de 25 millions d’euros auprès de la branche européenne du fonds américain PSG Equity. 

Une première en terme de financement pour la société technologique parisienne BizNet.io qui exploite la plateforme Whoz et dont la création remonte à 2016.

En complément de ressources financières, Whoz va aussi recourir prochainement à un emprunt de 5 millions d’euros. 

Jusqu’ici, pour alimenter son auto-financement, elle s’est appuyée sur :

  • l’apport initial de 21 personnes disposant du triple profil d’expert, d’actionnaire et de salarié opérationnel de la société technologique,
  • le chiffre d’affaires généré en 6 ans d’activité,
  • le concours de Bpifrance. 

Elle a notamment investi 10 millions d’euros en R&D pour élaborer une plateforme dans le cloud qui couvre un périmètre important du processus de staffing :

  • cartographie des compétences,
  • constitution d’équipe,
  • gestion de planning,
  • détection de tendances de déficits de compétences (pour affiner les plans de recrutement et de formation).

Whoz veut aligner son expansion en fonction des grands marchés des services technologiques

Déployée dans une cinquantaine de pays à travers des ESN clientes (comme Devoteam, Egis, Open ou Econocom) et de grandes entreprises à projets (comme Engie ou Thales), la plateforme Whoz vise aussi les cabinets de conseil et d’audits, les bureaux d’études et d’ingénierie et les DSI des grandes entreprises.

Elle recense 30 000 utilisateurs actifs identifiés pour 50 organisations clientes. Et ce, dans le cadre de 55 000 missions dont le volet d’allocations de ressources RH est à optimiser.

Whoz compte plus que doubler la taille de son effectif en passant de 50 à 110 collaborateurs d’ici fin 2022 pour pourvoir divers postes ou fonctions (R&D, marketing et commerciales, relation client).

Elle affiche aussi des ambitions à l’international en suivant la boussole des marchés des services technologiques :

  • Inde,
  • Etats-Unis,
  • mais aussi l’Europe (Allemagne, Royaume-Uni…). 

R&D : l’ontologie de compétences au coeur de la R&D

En termes de R&D, l’intelligence artificielle est exploitée pour enrichir une ontologie de compétences partagée par tous nos clients issus des sphères IT (SecDevOps, FinOps, Scrum Master par exemple) mais aussi du conseil et de l’ingénierie et des grandes organisations (banque, assurance, secteur de la défense…). L’approche par arbre de compétences, jugée désuète, a été écartée.
« A travers l’usage de réseaux neuronaux et d’un graphe pour lier les compétences les unes aux autres, l’ontologie permet d’être plus performante et plus fiable pour définir la cartographie des compétences et la recherche de talents. Aujourd’hui, nous avons 4 millions de compétences référencées chez nos clients et nous continuons à approfondir cette ontologie. Nous sommes en mesure de rapprocher les compétences et d’éviter une segmentation trop brutale définie par les arbres de compétences », déclare Jean-Philippe Couturier, CEO et cofondateur de Whoz.
C’est le cœur de recherche pour affiner la pertinence de la plateforme Whoz derrière laquelle une trentaine de technologies est combinée. IA oblige, moult jeux de données et algorithmes sont sollicités.

Une vision transverse des compétences pour une optimisation des RH

« Depuis une dizaine d’années, nous percevons une forte accélération en terme d’obsolescence de compétences et de création de nouvelles compétences.

Le staffing devient :

  • plus agile en suivant des méthodes Scrum avec des mobilisations d’experts pour des missions de quelques jours à quelques semaines.
  • plus global en raison du télétravail et du travail collaboratif à distance,
  • plus complexe au final.

Il faut une vision transverse pour s’assurer des compétences des collaborateurs et de leur disponibilité et passer par la reconversion de plus en plus nécessaire. Outre les DRH, les managers et les chefs de projets, les collaborateurs peuvent aussi utiliser la plateforme en livrant leurs aspirations de formation à titre individuel ou en ‘likant’ leurs projets favoris », détaille Jean-Philippe Couturier.

« Whoz peut être un produit stand alone pour la cartographie des compétences mais la plupart des grands clients choisissent souvent un couplage avec leurs SIRH. Ce n’est pas un souci pour nous avec notre approche API. » 

Le modèle économique s’appuie sur un système d’abonnement mensuel, annuel ou pluriannuel qui prend en compte l’usage de la plateforme par des « utilisateurs avancés » (RH, resource managers, DSI…). 

En terme de concurrence frontale, Whoz se retrouve face :

  • à des plateformes américaines comme Mavenlink qui aborde le marché par la gestion de projets,
  • à des acteurs positionnés sur une partie de sa couverture globale comme la cartographie de compétences avec 365Talents par exemple.