Fin de carrière : une « retraite active » reste une option pour 1 actif français sur 3

Avec les débats sur la réforme de la retraite et sur l’emploi senior, la gestion de la fin de carrière devient une priorité pour les DRH.

Publiée fin juin, une enquête Jobtoo - OpinionWay intitulée « Les Français et la fin de carrière : comment réinventer l’emploi des travailleurs expérimentés ? » permet de faire le point sur la manière dont les Français envisagent cette transition vers la retraite.

Parmi les principaux enseignements :

• 60 % des non-retraités interrogés souhaitent recevoir des conseils personnalisés de la part de leur employeur pour aborder la fin de carrière ;*
• 31 % des futurs retraités envisagent déjà de partir à la retraite tout en continuant à travailler sur un projet qui les motive ;
• 54 % des actifs en fin de carrière approuvent l’idée d’un travail à temps partiel.

L’étude a été présentée dans le cadre d’un déjeuner presse organisé à Paris le 26 juin 2025 avec les réactions de 3 témoins évoluant dans l’univers RH.

Fin de carrière : des attentes précises pour continuer autrement

À la question : « Au moment de votre fin de carrière professionnelle, souhaiteriez-vous… ? »,

• 60 % des Français hors retraités (taux global décomposé en 23 % « Oui, tout à fait » et 37 % « Oui plutôt ») déclarent qu’ils souhaiteraient « bénéficier de conseil et d’un accompagnement humain de la part de votre entreprise pour préparer leur fin de carrière ».
• 55 % d’entre eux (19 % « Oui, tout à fait » et 36 % « Oui plutôt ») déclarent qu’ils souhaiteraient recevoir un soutien financier de son entreprise pour préparer un nouveau projet professionnel.
• 54 % d’entre eux (18 % « Oui, tout à fait » et 36 % « Oui plutôt ») déclarent qu’ils souhaiteraient pouvoir travailler à temps partiel dans un métier choisi tout en gardant un lien avec son entreprise.
• 49 % d’entre eux (14 % « Oui, tout à fait » et 35 % « Oui plutôt ») déclarent qu’ils souhaiteraient « avoir accès à une formation adaptée à un nouveau projet professionnel grâce à leur entreprise ».
• 48 % d’entre eux (15 % « Oui, tout à fait » et 33 % « Oui plutôt ») déclarent qu’ils souhaiteraient « être accompagnés pour tester une nouvelle activité professionnelle ».
• 48 % d’entre eux (13 % « Oui, tout à fait » et 35 % « Oui plutôt ») déclarent qu’ils souhaiteraient « développer de nouvelles compétences dans leur métier actuel ».

Vers une « retraite active » : une idée qui intéresse pour un Français sur trois

• 31 % des futurs retraités envisagent déjà de partir à la retraite tout en continuant à travailler sur un projet qui les motive,
• 52 % jugent que la perspective d’activité rémunérée après la retraite est intéressante,
• 23 % la trouvent inspirante.

Néanmoins, que ce soit les personnes retraitées actuellement ou en fin de carrière, respectivement 67 % et 68 % souhaitent « mettre un terme à toute activité professionnelle ».

Étude Jobtoo : le point de vue des 3 experts RH

Aimeric Raynaud, CEO & fondateur de Jobtoo

« On peut s’interroger sur la nature de la valeur du travail si l’on exprime un tel soulagement en fin de carrière.

C’est la vocation de Jobtoo :

• s’attaquer aux traumatismes de fin de carrière, accompagner les entreprises pour adresser ces problématiques,
• réinterroger la valeur travail face à l’épuisement professionnel,
• rééquilibrer la relation entre les travailleurs expérimentés en fin de carrière et les entreprises,
• rendre possible les reconversions professionnelles des 50 ans et plus pour exercer un métier plaisir en plus de son travail actuel. »

Stéphane Kolb, Directeur général adjoint, Ressources, Impact et Transformations chez Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique

« Issu d’un réseau bancaire de proximité, l’accompagnement de fin de carrière dans le monde bancaire reste un sujet adressé de manière imparfaite. Nous nous retrouvons face à deux problèmes avec l’allongement du départ à la retraite :

• comment maintenir les seniors en situation opérationnelle dans les organigrammes,
• comment piloter leur départ. »

Monelle Barthelemy, Directrice des partenariats du Club Landoy

« Je livre une analyse en quatre points :

• Ressenti de valorisation. Il fait écho à une autre étude que nous avions réalisée avec Malt sur les freelancers seniors, un statut parfois adopté par nécessité en raison d’une exclusion du marché du travail mais aussi par choix pour se rapporter à ses propres compétences. C’est aussi une façon de revenir dans l’univers de l’entreprise en ayant consolidé son expérience à l’extérieur.
• Événements de vie passés les 50 ans. Ces possibles sources d’inquiétude doivent être prises en compte : évolution de sa propre vie professionnelle, suivi des parents concernant l’insertion sur le marché du travail de leurs jeunes enfants, rôle d’aidant…
• Accompagnement de fin de carrière. Il est intéressant de parler de trois parties de carrière entre la sortie de l’école, milieu de carrière et fin de carrière. Les entreprises doivent acquérir une certaine maturité pour respecter ces trois temps de vie.
• Éducation financière. Vivre plus longtemps, c’est financer une vie plus longue avec tous les possibles accidents de parcours de vie. Il est important de se mettre en action individuellement et de disposer d’un meilleur accompagnement pour se lancer dans une reconversion dans la troisième partie de sa vie. »