Formation

La formation de demain sera courte, informelle et collaborative

Le | Digital learning

Organisée par Centre Inffo, la 14e édition de l’Université d’hiver de la formation professionnelle (UHFP) a rassemblé, fin janvier, 750 experts venus débattre sur leurs pratiques et les tendances émergentes. Tour d’horizon de ce qu’il faut retenir de ces trois jours, au cours desquels conférences, tables rondes et ateliers sur la réforme de la formation et les innovations pédagogiques se sont succédés

La formation de demain sera courte, informelle et collaborative
La formation de demain sera courte, informelle et collaborative

Les parcours de formation s’écourtent

L’émergence des terminaux mobiles a bouleversé la manière dont les apprenants « consomment » leur formation. « L’essor des smartphones et des tablettes a vu apparaître une tendance de fond : celle de se former quand on veut et où que l’on soit », confirme Françoise Gérard, coordinatrice de l’UHFP. Cette attente, propulsée par les nouvelles générations très enclines à zapper (d’un contenu à l’autre, d’un support à l’autre…), a mis les formations courtes sur le devant de la scène. Aujourd’hui, les apprenants cherchent ainsi à acquérir des connaissances via des micro-modules personnalisés.

L’apprentissage devient informel

Pour répondre aux nouvelles logiques d’apprentissage, les organismes de formation et les entreprises articulent de mieux en mieux les situations formatives, durant lesquelles les individus apprennent dans un cadre dédié à la formation (en salle de classe, via un module d’e-learning…) et les situations de travail, durant lesquels ils apprennent, de manière informelle et autonome, en se confrontant aux réalités du terrain. Pour Françoise Gérard, il s’agit de « capitaliser sur toutes les expériences de vie comme situations apprenantes », afin de favoriser le décloisonnement de la formation.

La formation est collaborative ou n’est pas

Si elle n’est pas nouvelle, la tendance s’affirme de plus en plus. « Les apprenants souhaitent apprendre de manière collective. Grâce aux outils du digital, on voit apparaître de nouvelles formes d’apprentissage collaboratives comme les MOOC, les forums, les communautés… », remarque Françoise Gérard. Une exigence qui soulève de nombreuses questions. « Tout l’enjeu est désormais de savoir comment ces nouveaux dispositifs, qui n’aboutissent pas tous sur une certification, peuvent s’inscrire dans la construction du projet professionnel de l’apprenant », souligne-t-elle.

L’écosystème se serre les coudes

La succession des réformes a forcé les acteurs de la formation à se parler et, a fortiori, à se comprendre. Aujourd’hui, ce rapprochement se traduit par des partenariats, qui se multiplient. « A l’échelle d’un territoire, les réseaux s’organisent pour travailler main dans la main. Certains développent des solutions partagées : des ateliers sur la thématique du travail collectif, des plateformes communes de mobilité, des Fab Lab où des outils de formation sont en libre accès… Depuis quelques mois, la formation s’inscrit dans l’économie du partage », conclut Françoise Gérard.

Aurélie Tachot