Adoption des outils IA et gestion RH : le nécessaire apprentissage individuel
VivaTech 2025 : 3 personnalités évoquent les angles de la gestion RH, des technologies et de l’adoption de l’IA pour tous : Thibaut Guilluy (France Travail), Véronique Torner (Numeum), et Paul Midy (député Renaissance).

La question de la place de l’IA sur le marché de l’emploi et l’organisation du travail a été prédominante sur le salon technologique VivaTech, qui s’est récemment déroulée à Paris.
3 personnalités ont évoqué ce sujet sous l’angle de la gestion RH, des technologies et de l’adoption de l’IA pour tous.
- Thibaut Guilluy, Directeur général de France Travail,
- Véronique Torner, Présidente de Numeum,
- Paul Midy, député Renaissance de l’Essonne
Thibaut Guilluy, France Travail : « 40 000 de nos agents utilisent quotidiennement notre chat interne pour de nombreux usages »
-
Thibaut Guilluy - © D.R. « La durée des compétences est passée de 30 ans de vie moyenne en 1995 à 2 ans voire 2,5 ans aujourd’hui, et l’IA va accélérer ce mouvement. L’enjeu de France Travail est d’accompagner chaque personne dans l’adoption de l’IA.
- 40 000 de nos agents sur 55 000 utilisent quotidiennement notre assistant ChatFT pour de nombreux usages. Il est primordial que France Travail soit une entreprise technologique à la pointe pour embarquer l’ensemble de l’écosystème et notamment les demandeurs d’emploi, les chercheurs d’emploi et les entreprises dans cette révolution de l’IA.
- Le fait de mettre un ordinateur entre un conseiller France Travail et un demandeur d’emploi déshumanise. Avec l’IA, c’est l’inverse qui va se passer : on met de côté l’ordinateur, on parle avec la personne et cela dresse un compte rendu, cela prend des notes automatiquement. »
Véronique Torner, Numeum : « IA : chaque personne doit regarder ses propres cas d’usage »

- « Nous avons donc monté un partenariat avec France Travail pour lancer le programme “Numérique Emploi”. Nous proposons aux personnes éloignées de l’emploi un parcours personnalisé de formation permettant de regagner un emploi dans le monde de la tech. Ce partenariat se fait avec nos entreprises, les opérateurs des territoires, l’Opco Atlas et France Travail. Ce dispositif fonctionne bien : les demandeurs d’emploi ont 80 % de chances de trouver un travail. Dans le contexte actuel, le parcours de formation intégrera des compétences autour de l’IA. Savoir utiliser l’IA, c’est savoir “prompter” car, demain, ce seront les compétences demandées dans toutes les entreprises.
- L’intelligence artificielle concerne le patron qui va bénéficier d’un outil d’aide à la décision extraordinaire, mais également toutes les fonctions de l’entreprise. Cela a révolutionné les fonctions du service client, le marketing, les RH, les fonctions technologiques. C’est un formidable assistant. Il est donc urgent que chaque personne regarde des cas d’usages. Les plus simples sont ceux qui font gagner une heure par jour comme l’automatisation de tâches assez basiques.
- Il faudra donc se faire accompagner par des acteurs pour identifier les bons cas d’usages, le bon ROI et comment intégrer cela dans le contexte de son entreprise. »
Paul Midy, député de l’Essonne : « IA : il faut embarquer tout le monde »
« • Il faut absolument faire en sorte d’éviter une fracture due à l’IA. 15 % des salariés l’utilisent quotidiennement, 85 % non. Pourtant, 50 à 60 % des Français, tous secteurs confondus, veulent être formés aux outils d’IA.
• Il faut qu’on embarque tout le monde. Je pousse pour qu’on se donne un plan pour former massivement 10 millions de salariés dans les deux à trois prochaines années. Il y a une appétence. Les gens ont envie d’être “dans le game”. »