Formation

11 start-up à l’assaut de la formation à l’ère de l’IA


Quand le Medef rencontre l’EdTech en soirée… Voici la présentation des 11 start-up qui se sont présentées en mode pitch. Une filière d’innovation qui serait sous-estimée en France.

Soirée EdTech France au Medef (3 juin 2025) - © D.R.
Soirée EdTech France au Medef (3 juin 2025) - © D.R.

Dans la catégorie des start-up orientées RH, la catégorie EdTech a été mise à l’honneur lors d’une soirée organisée le 3 juin au siège parisien du Medef, avec l’appui de l’association EdTech France et du fonds d’investissement Educapital.

L’occasion de mettre en exergue une dizaine de jeunes pousses françaises qui exploitent les technologies au service de la formation avec leurs fondateurs qui ont présenté leurs solutions en mode pitch devant l’assistance de l’auditorium.

« La filière EdTech en France a tendance à être sous-estimée. Pourtant, c’est 500 entreprises en France, ce qui fait de notre écosystème le plus important à l’échelle de l’UE […] Nous proposons d’avoir de l’impact et du sens. C’est un vivier de 15 000 emplois et un CA global consolidé de 1,6 milliard d’euros. Donc c’est une filière qui compte, tout comme la HealthTech ou la FinTech par exemple », évoque Orianne Ledroit, Directrice d’EdTech France.

  • « En France, nous sommes forts en IA et nous avons de excellents ingénieurs et mathématiciens. Mais nous avons une différence fondamentale par rapport à d’autre pays à propos du numérique éducatif dans les écoles (de niveau primaire, collèges, lycées) : nous ne sommes pas parvenus à entrer dans la modernité.
  • Nous avons une filière sous perfusion, à coups de subventions et de POC, alors que d’autres pays créent des filières pérennes et compétitives avec une dimension de souveraineté technologique.
  • Nous sommes plus forts sur le volet de la formation professionnelle et/ou continue, le CPF est une initiative formidable, l’apprentissage a permis de raccrocher plein de jeunes à l’emploi et nous avons aussi des start-up qui se portent très bien dans ce domaine », déclare Marie-Christine Levet, fondatrice d’Educapital du nom d’un fonds d’investissement spécialisé dans les EdTech (investissement dans 40 start-up, 200 millions d’euros en gestion d’actifs).

« Nous avons 25 000 start-up innovantes en France. Notre enjeu numéro 1 est de faire du business et faire de la croissance. La mission French Tech, c’est une organisation publique qui vise à accompagner la croissance des start-up en France mais aussi à l’international, à travers différents programmes, dont ‘Je choisis la French Tech’établi il y a presque 2 ans et que l’on partage avec le Medef. Il répond à l’enjeu d’adoption des solutions développées par les start-up par les grands comptes, grandes entreprises publiques et privées », déclare Julie Huguet, Directrice de la Mission French Tech.

Les 11 start-up EdTech qui ont pitché au siège du Medef

Aptilink

Aptilink, du nom d’une agence de digital learning, a développé un produit autour de l’Afest (Action de formation en situation de travail).

« Nous avons développé un applicatif qui s’intègre sur toutes les plateformes de formation du marché et qui permet de créer un référentiel de compétences grâce à l’IA. Les collaborateurs peuvent s’auto-positionner sur ce référentiel. On détermine via l’IA un certain nombre de modules de formation et on remonte les temps passés vers la plateforme », évoque Emmanuel Bellengier, CEO d’Aptilink.

BCdiploma

BCdiploma développe une plateforme digitale s’appuyant sur la blockchain pour délivrer des certificats, des attestations ou des badges de formation. L’objectif étant de valoriser les compétences acquises, quitte à les rendre plus visibles sur des badges via les profils LinkedIn par exemple.

« Nous ne sommes pas un outil de formation mais nous sommes la plateforme de référence pour émettre dans un format numérique, partageable et innovant les compétences certifiées », déclare Luc Jarry-Lacombe, CEO de BCdiploma.

Contournement

Contournement est spécialisée dans la formation no-code. So cofondateur Erwan Kezzar explique comment ce type d’outils « visuels et intuitifs » permet d’automatiser les processus sans forcément avoir le profil d’informaticien.

  • « Nous prouvons qu’au bout de deux jours de formation, des personnes n’ayant jamais fait d’informatique ou développé du code, arrivent à générer des outils en fonction de leur poste ou de leur métier. Nous nous adressons à tous les profils, surtout les non-informaticiens, pour maîtriser les outils no-code visant à automatiser les tâches par l’IA.
  • L’objectif, c’est que les gens travaillent plus efficacement au quotidien et qu’ils gagnent en efficience. Depuis 2019, Contournement, c’est 10 000 personnes formées dans les TPE et les PME », déclare-t-il.

Edtake

Edtake se présente comme un « copilote IA pour la création de formation » en embarquant tous les acteurs : formateurs, ingénieurs pédagogiques, experts métiers…

  • « C’est un constat : l’obsolescence des compétences s’accélère. Après un an et demi de R&D, nous avons conçu ce copilote en reprenant le processus normal de création de formation mais en exploitant l’IA là où c’est nécessaire.
  • Nous allons être en mesure de réaliser un brainstorming à partir de l’analyse de la matière première, des éléments que vous détenez lors de la création d’une formation (documents de recherche, vidéos d’experts, liens Internet…). Ensuite, le copilote aide à élaborer l’ingénierie pédagogique, à sélectionner les bonnes thématiques, les bons objectifs, la cartographie de compétences, le déroulé des séquences, etc.
  • Bref, accompagner tout ce qui compose l’ingénierie d’un module. Ensuite, le copilote pourra produire et assister l’humain pour créer du contenu des quiz, des activités, des évaluations », déclare Alexandre Lect, cofondateur d’Edtake.

« On a entraîné des modèles IA pour qu’ils deviennent des ingénieurs pédagogiques, des experts métiers, des apprenants qui posent des questions, mais aussi des copywriters, des fact-checkers… », poursuit-il.

My-Serious-Game

My-Serious-Game s’est positionnée sur le segment de l’innovation pédagogique au service des formations digitales.

  • « Nous utilisons toutes les nouvelles technologies pour construire sur mesure un serious game avec l’interfaçage avec vos solutions. Nous avons levé des fonds en 2018. Aujourd’hui, nous nous inscrivons dans une stratégie de build-up en vue d’une véritable consolidation dans notre secteur d’activité. C’est vraiment nécessaire car, aujourd’hui, nous avons trop peu de sociétés disposant de tailles critiques. Alors nous devons parier sur la complémentarité de nos pratiques et nos outils.
  • Chez My-Serious-Game, nous faisons beaucoup d’applications en réalité virtuelle et de solutions connectées », déclare le CEO Frédéric Kuntzmann, qui souligne l’importante de l’apprentissage adapté à chacun et en mode collaboratif.

Fin 2024, My-Serious-Game est devenue une filiale de Mainbot.

Omind Neurotechnologies

Clarisse Pamies, CEO d’Omind Neurotechnologies, propose un focus sur les soft skills.

  • « Les compétences humaines sont particulièrement clés pour les managers alors que les hard skills sont périssables. C’est important pour la performance mais, en entreprise, c’est difficile de définir les soft skills et de les évaluer.
  • Avec Omind, nous avons voulu outiller ce sujet des soft skills. Nous sommes un expert du développement, du leadership, des managers, et des talents. Nous avons développé des solutions à mettre entre les mains de coaches ou de formateurs qui embarquent des technologies et de la science développées avec des laboratoires de recherche », présente Clarisse Pamies.

• Une présentation qui a valu à Omind de se voir attribué en fin de soirée le Prix Coup de Cœur EdTech/Medef.

Rising up

Rising up permet d’accéder aux compétences de demain baptisées les core skills.

« Le recrutement devient de plus en plus difficile et nous avons créé la seule solution qui permet d’évaluer la compatibilité d’un candidat à un poste », déclare Hicham Abboub, Directeur général de Rising up qui dispose avec sa start-up d’une expertise en IA et sciences cognitives.

« Il a fallu 8 ans pour élaborer cette solution grâce à un ancrage académique et scientifique très fort : le core skills scan », précise Hicham Abboub.

L’évaluation des compétences ne repose pas sur l’analyse du CV, les traits de personnalité ou des tests de motivation mais sur des compétences qui sont réellement utiles pour performer en entreprise, selon le pitch de Rising Up.

SkillsBoard

SkillsBoard a créé la plateforme digitale Hilighter pour la gestion des compétences. avec un modèle économique, qui permet d’aboutir à des économies sur vos ressources.

« Que vous soyez entrepreneur, du monde de l’éducation, ou des collectivités, nous savons que la gestion des compétences est vitale entre upskilling et reskilling. Mais nous savons aussi que vos budgets sont absorbés par des besoins de formation et de recrutement de plus en plus importants mais ils ne sont pas du tout adaptés à la gestion des compétences », déclare Christian Kosiek, cofondateur de SkillsBoard.

« Notre modèle économique vous fait économiser aussi bien sur l’optimisation de vos ressources et vos coûts SIRH mais aussi sur vos dépenses et vos ROI de formation. Le tout basé sur des données qui sont mesurées, objectivées sur de la haute data RH de compétences », poursuit-il.

Teach Up

La plateforme Teach Up s’appuie sur l’adaptive learning intégrant une dose d’IA prédictive sur les contenus des clients pour créer des parcours de formation personnalisés pour chaque collaborateur.

« La formation digitale classique désengage complètement les équipes et n’est plus efficiente d’un point de vue neuro-pédagogique. L’objectif avec Teach Up, c’est d’entraîner les collaborateurs à réussir dans leur métier en se formant à leur rythme sur les sujets qui comptent », déclare Florence André, Directrice de développement de la start-up.

« Une fois les compétences acquises ou remises à niveau, Teach Up propose d’entraîner vos équipes via des mises en situation concrètes. En pitchant avec sa voix ou à l’écrit, le collaborateur va pouvoir s’entraîner sur une situation proche du terrain », poursuit-elle.

VRAI Learning

VRAI Learning propose des solutions de formation immersive sur mesure, en utilisant la réalité virtuelle enrichie avec l’IA.

« Nous créons des avatars intelligents au service du formateur, qui deviennent de véritables compagnons d’apprentissage », déclare Marc Sellier, cofondateur de la start-up.

« VRAI Learning, en fait c’est VR + AI. Nous sommes issus de la réalité étendue et nous avons voulu surtout y associer une idée conversationnelle pour éviter de ne pas laisser l’apprenant tout seul. VRAI Learning travaille sur un outil d’Adaptive Learning en temps réel dans ce sens.  »

Zeebra

Zeebra est une plateforme IA de management participatif des transformations.

« Je ne crois pas à la transformation verticale imposée par le haut. Avec Zebra, nous avons conçu la transformation digitale de la transformation en la rendant accessible au plus grand nombre des PME aux grandes entreprises », déclare le cofondateur Didier Serrat.

La plateforme intègre :

  • un parcours d’apprentissage collaboratif en situation de travail,
  • des ateliers de co-design à partir d’une bibliothèque de méthodes pour impliquer les managers dans la définition des paramètres de la transformation,
  • un cockpit d’une dizaine d’assistants d’IA pour structurer la démarche avec des guides par étapes de la progression de la transformation, des analystes de feedback, des retours d’expérience et résolution de problèmes pour identifier soit les freins, soit les leviers, les résistances, et les sujets qui nécessitent d’être corrigés.