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Le coaching interne : gros plan sur une pratique en plein essor

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Sur la forme, un coach interne exerce le même métier que son homologue externe. Sauf qu’il est salarié de l’entreprise. Agnès Joussellin de l’association InCoach, vient de cosigner un ouvrage sur le sujet. Objectif : faire le point sur les avantages, les limites et les conditions de cette démarche si particulière, qui séduit les grosses structures publiques et privées

Le coaching interne : gros plan sur une pratique en plein essor - © D.R.
Le coaching interne : gros plan sur une pratique en plein essor - © D.R.

Le phénomène n’est pas nouveau. Il y a 10 ans quelques pionniers réussissaient déjà à convaincre leur hiérarchie de tenter le coup en interne. Un premier ouvrage sur cette thématique était même publié par une coach interne en poste à la SNCF. Comment internaliser une fonction qui impose une infaillible neutralité, une absolue confidentialité et un grand recul critique ? « Cela n’est possible que si nous mettons des garde-fous déontologiques. Chaque coach interne doit s’engager à ne pas faire du coaching au sein de son équipe ou auprès de collaborateurs proches et nous devons sans cesse faire attention aux zones d’ombre - et en particulier à la culture de l’entreprise. Il est obligatoire d'être supervisé par un coach externe » explique Agnès Joussellin, qui exerce elle-même cette fonction dans un grand groupe industriel.

Démocratisation par les coûts

Reste que le coaching interne a aussi beaucoup d’atouts. « Les managers de proximité sont souvent rassurés d’avoir à faire à quelqu’un qui connaît l’entreprise ; ils n’ont pas à tout re-raconter ; les sigles sont connus » observe l’auteur. Sans compter les économies substantielles pour les entreprises, qui peuvent ainsi se permettre d’élargir la cible des bénéficiaires de cette pratique historiquement destinée aux dirigeants et top managers.  Dans l’ouvrage collectif « Le Coaching interne, Les fondamentaux » qui vient de paraître aux éditions HD Entreprise, Agnès Jousselin a regroupé les expériences, bonnes pratiques et réflexions de la soixantaine de membres de l’association InCoach qu’elle préside. Parmi eux, on retrouve des coaches internes issus de grandes entreprises aux profils divers : Areva, Carglass, Sanofi, mais également La Poste ou le Centre national de Gestion de la Fonction Publique Hospitalière. « Ce livre s’adresse aux RH et dirigeants qui ont envie lancer cette démarche en interne. Nous leur donnons des clés pour se poser les bonnes questions et éviter des erreurs. Il est également destiné aux collaborateurs formés au coaching qui ont envie de le déployer en interne » ajoute Agnès Joussellin.

Quel avenir pour cette fonction ?

Souvent rattachés aux RH - mais pas toujours-, les coaches internes sont soit d’anciens coaches externes, soit le plus souvent des collaborateurs internes qui se sont formés à titre personnel et souhaitent muter vers cette nouvelle activité, à temps plein ou à temps partiel. C’est le cas de la trentaine de coaches que compte aujourd’hui la SNCF. Pour Agnès Joussellin, cette fonction a vocation à être de plus en plus intégrée dans les process de professionnalisation et dans les modes d’accompagnement du changement. « Le coaching interne va sans doute se démocratiser et se développer comme une brique stratégique des RH. C’est notre pari » conclut-elle.

Gaëlle Fillion