Les 3 enjeux de la fonction RH en 2023 : recrutement, fidélisation des employés et salaires
Par Philippe Guerrier | Le | Rémunération
Le 6ème Baromètre « Les RH au quotidien » édité par Les Editions Tissot et PayFit permet de dresser les priorités des DRH, comme la question de l’augmentation des salaires ou de choix alternatifs d’avantages. Focus avec Caroline Acs, Directrice générale des Editions Tissot.
C’est le top 3 des priorités des DRH en 2023 : comment recruter les talents, comment fidéliser les salariés, comment revaloriser les salaires ?
Ce sont les principaux axes du 6ème Baromètre « Les RH au quotidien » édité par Les Editions Tissot et PayFit.
Les dossiers RH prioritaires en 2023
Parmi les principales tendances à retenir, notons que :
- La difficulté d’embaucher les personnes compétentes demeurent un défi permanent même si la mobilisation est moins perceptible : 69 % des répondants (- 7 points par rapport à 2022) ;
- La fidélisation des salariés en place prend une place prépondérante : 67 % des DRH se concentrent dessus (+11 points) ;
- Les négociations associées aux revalorisations salariales est un volet qui monte en flèche : 57 % des répondants sont engagés dans ce sens (+9 points).
Dans les autres sujets connexes à suivre et à ne pas négliger :
- la QVT prend de l’importance : 51 % (+7 points) ;
- la formation et la gestion des carrières et des compétences sont considérées avec une plus grande attention : 50 % (+ 18 points)
Recrutement et fidélisation : quels leviers utilisés ?
Les DRH privilégient des moyens différents pour attirer les personnes compétences et pour les retenir. A l’exception notoire d’un levier commun : le niveau de salaire.
Pour embaucher, les directions RH avancent trois arguments :
- appui sur la marque employeur (43 %),
- augmentation des salaires (36 %),
- hybridation du travail (35 %).
Pour fidéliser les salariés, les ressorts varient :
- augmentation des salaires (51 %),
- formation (47 %),
- l’hybridation du travail (39 %).
« Avec la baisse du taux de chômage et les métiers en tension, il devient de plus en plus essentiel de conserver les personnes clés dans les entreprises par des actions propres à la fonction RH comme la QVT. La question de la semaine de 4 jours de travail est apparue en France. Les DRH doivent au moins se poser la question. Cela pourrait servir de levier de rétention des collaborateurs », explique Caroline Acs, Directrice générale des Editions Tissot.
Augmentation de salaires : quand c’est possible
• « En 2022, nous avons déjà vu des augmentations successives du SMIC. Ce qui devrait se reproduire en 2023. Cela donne déjà le ton au niveau du salaire minimum et une certaine tendance globale pour les salaires. La rémunération est redevenue une préoccupation principale.
• Les plus récentes négociations annuelles obligatoires sont différentes de celles passées. Le sujet a été porté par les directions d’entreprise mais disposent-elles des latitudes pour y répondre ? C’est encore trop tôt pour analyser les effets et faire un bilan des NAO.
• Il faut apporter d’autres réponses comme des plans d’intéressement ou le rachat de RTT. Certes, cela ne remplace pas une augmentation de salaire », commente Caroline Acs.
Fonction RH : une charge de travail épuisante et peu reconnue
Les RH déclarent que leur principale difficulté au quotidien demeure le manque de temps et de ressources internes (62 %, - 3 points) mais les contraintes de budgets tendus semblent peser davantage (34 %, +10 points).
Il existe des constats permanents de ce Baromètre établi depuis 6 ans : les RH se sentent utiles, épanouis et motivés par leurs missions. Cependant, une grande majorité se déclare aussi épuisée (80 %), frustrée (73 %) et isolée (69 %). Ce qui est troublant car, en 2023, 44 % d’entre eux ont justement choisi ce métier pour sa dimension humaine (accompagnement des salariés dans leur évolution professionnelle, bien-être au travail…).
« En 2020, les services RH se sont retrouvés en première ligne dans la période de la pandémie Covid-19 : confinement, gestion de l’activité partielle, etc. La situation aurait dû s’améliorer à partir de 2021 mais la charge de travail n’a pas été réduite pour autant et la reconnaissance de la fonction RH ne s’est pas concrétisée », estime Caroline Acs.
Dans l’enquête, les RH considèrent que leur fonction demeure méconnue voire non reconnue et devient même progressivement plus complexe : sur une échelle de 0 à 10, 66 % évaluent le degré de difficulté « supérieur ou égal à 7 ».
En guise d’épanouissement professionnel, les RH souhaiteraient passer beaucoup de temps sur les tâches administratives (qui occupent encore la moitié du temps de travail) pour se concentrer sur des sujets RH à plus forte valeur ajoutée (QVT par exemple).
Digitalisation de la fonction RH : la paie au coeur des usages
Malgré leur généralisation, l’adoption d’outils numériques ne suffit pas à résoudre ce dilemme : gagner du temps pour développer d’autres projets RH.
82 % des personnes interrogées déclarent utiliser des outils digitaux dans leur fonction RH (+soit 17 points par rapport à 2018) pour 3 usages principaux :
- paie,
- absence,
- stockage des informations liées aux salariés.
L’établissement de la paie reste l’axe fort d’adoption des solutions numériques :
- 79 % des RH indiquent être équipés pour la gestion de la paie ;
- 68 % indiquent être équipés pour la gestion des absences et des congés ;
- 50 % pour la GTA.
Méthodologie de l’enquête
• questionnaire administré via le logiciel Alchemer.
• diffusion de l’enquête entre le 9 janvier et le 6 février 2023 auprès de leurs clients et prospects.
• questionnaire complété par 805 personnes (contre 713 dans l’édition précédente).
Télécharger l'étude globale « Baromètre 2023 : Les RH au quotidien » avec les Editions Tissot et PayFit