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Supermood : les entreprises doivent parier sur l’engagement des collaborateurs pour la reprise

Par Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement

La start-up orientée QVT exploite une solution de récolte et traitement des données des collaborateurs d’entreprise en temps réel pour soutenir les stratégies DRH. Un angle à ne pas négliger avec la reprise des activités économiques.

Neila Choukri, Chief Operational Officer de Supermood - © D.R.
Neila Choukri, Chief Operational Officer de Supermood - © D.R.

En cette période de relance progressive des activités post-confinement, l’engagement des employés sera déterminant. Les entreprises devraient apprécier l’apport de Supermood pour mieux saisir les attentes des collaborateurs sous un angle de l’amélioration de la qualité de vie au travail.
Cette start-up parisienne, créée en 2015 par Kevin Bourgeois et Robin Nicollet, développe des outils de mesure de satisfaction des travailleurs afin de mieux appréhender le degré d’engagement du personnel et d’affiner la stratégie RH.
A l’origine, elle était à l’origine une solution destinée à récolter les feedbacks des étudiants en écoles d’ingénieurs. Puis elle a rapidement ajusté le positionnement de sa plateforme dans le cloud (mode SaaS) pour cibler les entreprises et les organisations.
En mars 2018, elle a levé 2,5 millions d’euros auprès d’un pool d’investisseurs, dont les fonds Alven et 50 Partners. Elle dispose désormais d’un effectif d’une trentaine de collaborateurs.

Supermood exploite « une plateforme pour mesurer le ressenti des collaborateurs »

Désormais, Supermood se présente comme une solution de récolte et traitement des données des collaborateurs en temps réel, qui vise à aider les DRH dans les prises de décisions. Une centaine de groupes ou d’entreprises l’ont essayée ou adoptée comme Orange, Decathlon, Engie, AXA, Boulanger, SNCF ou Total. La plateforme s’appuie sur des composantes technologiques (algorithmes et data science) et humaines (offre de suivi et d’analyse par des experts).

« La solution technique permet de mesurer le ressenti des collaborateurs et de le mettre en perspective avec d’autres organisations grâce aux indicateurs présents dans l’algorithme. En cas de ‘signaux faibles’, c’est-à-dire de hausses ou de baisses significatives, l’outil va envoyer automatiquement des alertes et identifier quelles populations ou quelles équipes ont subi ces changements », explique Neila Choukri, Chief Operational Officer de Supermood, à notre partenaire média News Tank RH.

« Au-delà du volet automatisé, nous avons pris le parti de proposer un accompagnement par des ‘account managers’, afin d’analyser plus en profondeurs les données récoltées », poursuit-elle.

Ces experts interviennent dans plusieurs domaines :

  • Psychologie du travail ;
  • Psychologie sociale ;
  • Data analyse.

« L’intérêt de s’appuyer sur ces experts est d’assurer la bonne interprétation des résultats et de bénéficier de plans d’action ou de communication en raccord avec les données récoltées », précise Neila Choukri.

Crise Covid-19 : Supermood a scruté la phase de confinement

Avec le déclenchement de la crise Covid-19 et le confinement, Supermood a observé une augmentation de l’usage de sa solution, notamment chez les collaborateurs en télétravail.

« Concrètement, des questionnaires ont servi à garantir que la mise en place des nouveaux modes de travail se passait bien pour et à recenser les éventuels besoins pour les traiter plus facilement. Notamment pour les entreprises avec des effectifs importants ou celles qui craignaient de sur-communiquer et donc de perdre en productivité », évoque Neila Choukri.

« L’outil a également été beaucoup utilisé pour identifier les éventuels risques psychosociaux (RPS) liés à la situation sanitaire, qui pouvait engendrer de la détresse. »

Dans une contribution blog en date du 20 mai, la start-up aborde la manière dont les entreprises devraient aborder le redémarrage de leurs activités, tout en s’adaptant aux conséquences sanitaires et économiques de la crise Covid-19. Elle synthétise l’attitude à adopter en un triptyque de messages : « réagir », « reprendre » et « innover ». Cette période de trouble devrait également « forcer » les organisations à s’adapter à deux niveaux : le rythme d’activité et le modèle économique de l’entreprise.

 

Comment faire converger les attentes des collaborateurs avec les objectifs des entreprises ?

A partir d’une analyse fondée sur 150 000 réponses de collaborateurs sur la plateforme d’écoute de Supermood depuis le début du confinement (17 mars), la start-up souligne un décalage grandissant avec la phase de redémarrage des activités : « Si les mesures à court-terme ont suscité l’adhésion et l’alignement des équipes, les collaborateurs comprennent et acceptent nettement moins les décisions de leurs équipes dirigeantes concernant la reprise d’activité », évoque la start-up dans sa contribution blog. Divers éléments devraient être pris en compte pour rassembler les collaborateurs autour des objectifs des entreprises dans la nouvelle phase post-confinement, souligne Pierre Tâm-Anh Le Khac, Brand Content Manager de Supermood :
• Ecoute et prise d’information : face aux rumeurs, distinguer les réelles tendances ;
• Communication : adopter la boucle de feedback face à l’inconnu ;
• Activités business : oser la diversification ;
• Ecosystème : reconstruire son réseau de partenaires et réinventer votre structure organisationnelle ;
• Culture : muscler son agilité avec le test & learn et le collaborative learning.
• Développer l’innovation sous toutes ces formes (gouvernance, modèle d’organisation et culture d’entreprise).

(Avec l’appui d’Olivier Morin pour News Tank RH)