Qualité de la donnée RH : un impact opérationnel de plus en plus fort

• Le Cercle SIRH et Digital RH,
• l’Institut du Pilotage Social (Ipsoc),
• le Cercle CSP RH.

Ce trio de clubs professionnels orientés sur les usages et les outils technologies au service des RH s’est donné rendez-vous le 20 septembre dans les Salons de l’Hôtel des Arts et Métiers (16ème arrondissement, Paris) pour mutualiser leur rentrée sous le sceau des Rencontres du Digital et de la Performance RH. 

Cet événement a réuni une soixantaine d’experts autour de trois débats et de trois ateliers. 

RH Matin a assisté à la table ronde « Cercle SIRH data quality » avec :

• Benoît Chéroux, Directeur associé Next Decision du nom d’un cabinet de consulting data, notamment pour les sujets RH,
• Carole Keravel, Directrice Amélioration continue et Convergence Groupe chez EIFFAGE, Présidente de l’association CSP RH,
• Bertrand Heim (Cercle SIRH) / Head of HRIS Group chez SPIE,
• Gwendoline Dumant (IPSOC) / Responsable SIRH, Contrôle de gestion sociale et Rémunérations chez Heppner.*

La qualité de la donnée : présentation des enjeux

« La qualité des données devient un vrai enjeu de la fonction RH en entreprise », évoque Benoît Chéroux, qui revient sur les principales problématiques associées à sa valeur et son exploitation. 

Dans sa présentation initiale, Benoît Chéroux rappelle l’évidence : « Une donnée de mauvaise qualité à l’entrée aboutit à des indicateurs faux à la sortie. La qualité de la matière première est donc importante ».

• « La qualité de la donnée renvoie à la capacité d’une entreprise à mettre en place des actions pour s’assurer que les données de son SIRH soient correctes et pérennes à travers le temps » ;
• « L’objectif étant de fournir des données correctes, complètes, à jour et cohérentes, tout en mettant des indicateurs peu coûteux, compréhensibles et faciles à communiquer. »

« Ce n’est pas une opération ‘one shot’ à réaliser par exemple lors d’un process de migration associée à un nettoyage des données. Dans le temps, la qualité se dégrade et cela a des incidences. Des services existent pour un monitoring dédié. » 

Les initiatives de qualité de la donnée prises dans le panel 

Carole Keravel, Directrice Amélioration continue et Convergence Groupe chez EIFFAGE, Présidente de l’association CSP RH

• « Pour les revues de performance menées au sein d’EIFFAGE, les campagnes sont ouvertes sur une période restreinte. Par conséquent, il vaut mieux disposer de données RH de qualité, notamment sur l’identification des compétences des collaborateurs et les niveaux de rémunération. Le fait d’avoir des données de qualité permet d’être plus serein pour effectuer la campagne en temps et en heure. »
• « Nous ne sommes pas dans une dimension d’exploitation de KPI chez EIFFAGE, mais nous sortons régulièrement des tableaux de bord par la BI pour comparer les données figurant dans le core model et les données intégrées dans le système de paie. Nous réalisons une analyse quand les données ne sont pas en phase en vue de les corriger et ainsi d’avoir des données alignées dans les 2 systèmes. Chaque mois, nous avons un suivi sur une dizaine de données qui est effectué par une équipe dédiée dans l’organisation. Leur nombre a été réduit. Au départ, nous parlions de 50 données, mais c’était fastidieux surtout au sein d’un groupe de portée internationale comme EIFFAGE. »
• « Toute la problématique porte sur l’alignement des enjeux monde avec les spécificités par pays comme l’exploitation de la DSN en France. Si on veut disposer d’une data de qualité, il faut que la donnée soit située dans le bon système . Et que la donnée est un sens pour ceux qui la saisissent. » 

Bertrand Heim, Head of HRIS Group chez SPIE, Cercle SIRH

• « La donnée RH devient cruciale. Nous observons un impact opérationnel de plus en plus fort à tous les échelons. Notre objectif est de disposer et de conserver des données vivantes et surtout à jour de nos collaborateurs. »
• « Au sein de SPIE, nous avons monté un projet de BI à partir d’une extraction de données de collaborateurs qui suivent des formations sur notre plateforme e-learning. Cette première expérience a été lancée mi-septembre au sein du groupe et nous sommes plutôt satisfaits. L’enjeu est de délivrer de l’information à nos DRH locaux pour les accompagner dans leur process de décisions. »
• « En termes d’exploitation de données, nous avons aussi connu une expérience liée à l’application du RGPD pour supprimer ou anonymiser les données. Il s’agit dans ce cas d’évaluer le taux de retrait des informations. Ce n’est pas évident, sachant que les caractéristiques RGPD ne sont pas identiques dans chaque pays d’implantation de SPIE pour purger les éléments. »

La gouvernance à mettre en place pour la qualité de la donnée

Lors de cette seconde séquence, Benoît Chéroux compare un entretien de véhicule à la vie de la donnée. 

• « Le rôle du CDO pour Chief Data Officer - à ne pas confondre avec l’autre acronyme Chief Digital Officer - est d’être le gestionnaire de la flotte de données. Il va travailler sur l’ensemble de ces angles. »
• « Dans certaines organisations, des directions data ont émergé. Mais, souvent, les DRH sont les parents pauvres de ces sujets-là. Cela devrait peut-être nécessiter une réorganisation pour mettre en place les axes sur les données pures RH qui sont parfois très sensibles en lien avec le collaborateur. »

*En raison d’un changement dans le parcours professionnel de Gwendoline Dumant intervenu après les  Rencontres du Digital et de la Performance RH, sa contribution n’est pas publiée.