Formation

« Peu d’acteurs peuvent, comme nous, aider le marché à affronter les bouleversements technologiques », Andy Bailey, Education First

Le | Digital learning

Créé dans les années soixante par un jeune Suédois dyslexique, EF - Education First -  est devenu l’un des plus grands groupes privé d’éducation au monde. Fort de 40 000 salariés opérant dans 50 pays, l’organisme a fait de l’apprentissage des langues, son cheval de bataille. Un segment qu’il tente de moderniser, en s’inspirant des nouveaux outils digitaux, comme l’explique Andy Bailey, Directeur innovation et produits chez EF

« Peu d’acteurs peuvent, comme nous, aider le marché à affronter les bouleversements technologiques », - © D.R.
« Peu d’acteurs peuvent, comme nous, aider le marché à affronter les bouleversements technologiques », - © D.R.

Vous disposez, au sein du groupe EF, d’une filiale dédiée aux entreprises. Comment évolue-t-elle depuis son lancement ?

EF Corporate Solutions propose des formations pour les entreprises, le gouvernement et le secteur de l’éducation, essentiellement sur l’apprentissage de l’anglais. Cette division BtoB a été l’une des premières qui a été lancée suite à la naissance du groupe, il y a 50 ans. Pour autant, c’est uniquement au cours des dix dernières années que le groupe a massivement investit dans son équipes, son management et ses outils. Depuis, cette filiale connaît une croissance spectaculaire d’année en année : 66 % de ses revenus sont aujourd’hui générés auprès des grandes organisations.

Quelle est votre ambition sur le marché de la formation ?

Nous estimons à 8 milliards de dollars le marché de l’apprentissage de l’anglais, uniquement à destination des entreprises et du gouvernement. Et deux fois plus si l’on compte le secteur de l’éducation. Aujourd’hui, le marché est fragmenté : il est composé de milliers d’acteurs de petite ou moyenne taille. Mais dans les faits, peu d’acteurs multinationaux peuvent, comme nous, aider ce marché à affronter les bouleversements d’usages liés à Internet, aux smartphones, aux tablettes…, qui impactent les méthodes d’apprentissage. C’est un rôle qu’EF souhaite continuer à jouer.

Comment faciliter l’adoption de ces nouveaux outils de formation par les salariés ?

Il n’est pas pertinent de blâmer les professionnels, qui subissent déjà de nombreuses pressions. D’après nos expérimentations, la meilleure recette est plutôt d’aider les élèves à s’engager dans nos programmes de formation, à s’amuser aussi, afin qu’ils restent motivés. Nous travaillons étroitement avec les responsables formation que nous comptons parmi nos clients : nous les conseillons sur les bonnes pratiques pour communiquer sur leurs programmes et les faire vivre. Pour certains, nous nous chargeons même de mener tout ce processus d’adoption, grâce à nos services d’outsourcing.

Quelles tendances d’apprentissage en ligne voyez-vous émerger ?

La possibilité d’accéder à des contenus pédagogiques sur smartphones est en pleine ascension depuis cinq ans. Dans certains pays comme la Chine, les mobiles sont véritablement au cœur des relations humaines, pour tous les sujets, y compris la formation. La capacité à identifier les méthodes d’apprentissage préférées des élèves et à les adapter à leurs besoins devrait également émerger. La pédagogie devrait, quant à elle, continuer à s’inverser : les concepts seront de plus en plus appris via Internet et l’expérimentation aura davantage lieu dans les salles de classe, avec les professeurs.

Quels sont les objectifs du groupe EF en 2016 ?

En 2016, notre objectif est le même que celui que nous avions les années précédentes : aider le monde à s’ouvrir au travers de l’éducation et offrir aux individus, aux organisations et, parfois, aux pays l’opportunité de grandir et d’évoluer ! Quoi qu’il en soit, l’année 2016 est particulière pour nous : les Jeux Olympiques d’été de Rio, pour lesquels nous sommes le fournisseur officiel de formations linguistiques, devrait nous assurer une belle visibilité. Pour cet événement, le groupe EF a aidé plus d’un million de Brésiliens, notamment des officiels et des bénévoles, dans l’apprentissage de l’anglais.

Aurélie Tachot