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Facebook se lancera-t-il dans le bain du recrutement ?

Le | Marque employeur

Voici venu le temps des spéculations. Après la publication d’un article sur le Wall Street Journal relatant la possible mise en place d’un service de recherche d’emploi propre à Facebook, la Toile s’emballe. À tort ou à raison

Facebook se lancera-t-il dans le bain du recrutement ? - © D.R.
Facebook se lancera-t-il dans le bain du recrutement ? - © D.R.

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Selon le Wall Street Journal, Facebook envisagerait de lancer sa propre plate-forme de recherche d’emploi dès le mois d’août aux États-Unis. Pour y arriver, le réseau social miserait sur des partenariats avec des sociétés déjà portées sur le recrutement via Facebook comme BranchOut, Jobvite et Work4 Labs. Néanmoins, les porte-paroles et représentants des différentes entreprises impliquées se sont refusées à tout commentaire. Pour arriver à de telles conclusions, l’auteur de l’article se base sur les propos d’une «  source proche du dossier.  »

Améliorer son image 

Telles les prémices du futur service, Facebook avait déjà conclu en octobre dernier un partenariat avec le ministère américain du Travail et le Service public pour l’emploi afin de fournir une plate-forme aidant les chômeurs à trouver un travail via le réseau social. Dans la continuité, le nouveau service gratuit pourrait permettre au géant Facebook de bonifier son image alors que la question du chômage est au coeur des préoccupations en ce moment aux États-Unis. Une chose est sûre : le recrutement via les réseaux sociaux n’est plus un leurre de l’autre côté de l’Atlantique. Une étude de Jobvite, sortie justement cette semaine, dévoile que 92 % des professionnels du recrutement utilisent désormais les réseaux sociaux, contre 89 % en 2011 et 82 % en 2010. 

Concurrencer LinkedIn ?

En empiétant un peu plus sur le marché du recrutement, Facebook en viendra-t-il à concurrencer LinkedIn sur son propre terrain ? Les marchés financiers ont en tout cas réagi. Lundi dernier, l’action du réseau professionnel avait chuté de 5,4 % à l’ouverture de la bourse à New York. Mais le scénario reste peu plausible pour de nombreux spécialistes. Sur le blog d’Altaïde, Jacques Froissant n’y croit pas : «  Le réseau professionnel est clairement positionné cadre alors que Facebook, plus grand public, a un terrain de chasse plus proche des sites emploi généralistes  », écrit-il. 

S’adapter aux marchés

Pour Olivier Pujol, cofondateur de «  Oh My Job !  », jobboard intégré à Facebook, il faudra attendre de voir les différentes fonctionnalités propres au service. «  Est-ce qu’ils vont proposer un service global qui serait traduit en différentes langues ? Ou concevoir une application différente en fonction de chaque pays ?  », se demande-t-il. Le résultat devrait attiser la curiosité de nombreux professionnels du secteur. «  Quand on lit l’esprit général du service à venir, il est quasi identique au nôtre : celui de développer la marque employeur et d’apporter davantage de visibilité aux annonces  », juge Olivier Pujol, qui a lancé «  Oh My Job !  » en France en 2011. Ne craint-il pas pour autant l’ombre du géant ? «  Au contraire, cela va nous donner un vrai fondement d’être niché dans Facebook et rassurer les clients encore frileux. Il y aura de la place pour tout le monde.  » 

Aurélie Le Caignec