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Nicolas d’André (Slack France) : « Pour les DRH, les cas d’usage de l’IA générative sont larges »

Par Philippe Guerrier | Le | Core rh

En qualité de Head of Slack France, Nicolas d’André commente les résultats d’une récente étude sur l’usage de l’IA au travail commandée à OpinionWay. Tous les employés sont concernés, y compris la fonction RH.

Nicolas d’André, Head of Slack France : interview « Regard croisé sur l’IA au travail en France » - © D.R.
Nicolas d’André, Head of Slack France : interview « Regard croisé sur l’IA au travail en France » - © D.R.

L’intelligence artificielle, avec sa vague d'IA générative, va irriguer de plus en plus les process fonctionnels en entreprise. Y compris les fonctions transversales comme les RH. Slack, désormais propriété de Salesforce, exploite cette tendance à travers l’IA générative.

A partir d’un sondage OpinionWay pour Slack réalisé en juin 2023, Nicolas d’André, Head of Slack France, précise les contours de la transformation en cours lors d’un entretien organisé le 27 juin en marge d’une présentation de l’étude à Station F.

Quels enseignements tirez-vous du sondage OpinionWay pour Slack France intitulé « Regard croisé sur l’IA au travail en France » ?

Nous sommes surpris sur l’accueil de l’IA au travail côté cols blancs et cols bleus. En fait, l’IA est plébiscitée par ces 2 populations. Ce qui nous laisse à penser que les Français sont prêts à accepter ces types de technologies.

Pour 2 raisons essentielles :

  • les Français ont pris conscience que l’IA ne débarquait pas pour se substituer à leurs postes mais pour les libérer des tâches les plus fastidieuses. On parle souvent de 20 % de tâches potentielles à automatiser comme le tri des e-mails ou les réponses aux notifications. 
  • l’IA conversationnelle est accessible à tous que ce soit pour nos loisirs ou notre travail. Il n’existe pas de barrière d’usage à l’entrée. Néanmoins, sur la partie algorithme pure, il subsiste toujours une méfiance avec le côté « boîte noire de l’IA » mais, avec l’IA conversationnelle, une nouvelle perception apparaît dans le sens de l’accompagnement au travail.

Les Français se montrent intéressés par l’IA, notamment ceux qui veulent optimiser leur temps de travail : l’IA permet de gagner du temps donc il est possible de travailler de manière plus intelligente et donc de travailler moins. Nous nous éloignons du prisme du productivisme à l’américaine. C’est une autre façon de voir les choses. 20 % des tâches en entreprise peuvent être automatisées avec l’IA.

Ce ratio est-il aussi valable pour les DRH ?

La fonction RH n’échappera pas à la vague IA générative.

Nous avons vu avec cette technologie IA que tous les employés sont concernés. La fonction RH n’échappera pas à la vague. Elle pourra répercuter ce bénéfice de temps sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Pour les DRH, les cas d’usage sont larges. Par exemple, il est possible de mettre en place une fonctionnalité d’IA générative pour :

  • fluidifier l’accueil des nouveaux employés (onboarding),
  • fixer des objectifs de tâches à réaliser à la semaine,
  • organiser les entretiens susceptibles d’être intéressants en prenant en compte les profils,
  • disposer d’informations sur la culture d’entreprise.

Toutes ces fonctionnalités permettent d’être opérationnelles plus vite en arrivant dans une entreprise et en adoptant dès le démarrage les bons process. C’est vrai pour l’onboarding mais aussi pour l’engagement, le suivi des réponses sur des dossiers professionnels, le coaching de managers, ou le recrutement et la description de postes à pourvoir plus pertinente à déposer sur les réseaux sociaux.

Vous avez récemment lancé Slack GPT pour « transformer au quotidien le travail en entreprise ». Avez-vous conçu des outils IA générative dédiés à la cible RH ?

Chaque direction en entreprise dispose de son propre jeu d’applications en fonction des missions (marketing, finance, commercial, achats…). Dans Slack, nous retrouvons des ponts et des connexions avec des systèmes RH et d’enquêtes internes. Dans cet environnement RH, il existe beaucoup d’applications interconnectées par Slack (2600 accessible via notre app store) pour les DRH.

Par exemple, en ce qui me concerne, je peux me connecter au système RH de Salesforce/Slack basé sur Workday via un smartphone pour poser les congés et valider les notes de frais.

  • L’IA générative me facilite encore plus la tâche en exploitant des fonctions vocales.
  • L’IA m’accompagne aussi en fonction des tableaux de bord à surveiller et elle me recommande des pistes pour améliorer la performance RH.

Dans quelle mesure les DRH français peuvent-ils commencer à tester les applications Slack GPT ?

Slack GPT sera disponible plus tard dans l’année mais des applications tierces telles qu’OpenAi et Anthropic sont d’ores et déjà disponibles en version bêta via notre app store. Il est possible de les activer dans son environnement de travail au quotidien pour générer des réponses automatiques ou des résumés d’évènements après une période d’absence par exemple.

Les directions RH des entreprises peuvent aussi concevoir leur propre bot conversationnel à partir des technologies d’OpenAi et Anthropic.

A terme, Salesforce et Slack disposeront de leurs propres modèles LLM pour aller plus loin. Le tout dans un environnement sécurisé pour garantir le contrôle des données.

Parmi vos références clients, quelle société française a intégré en profondeur les outils Slack au cœur de ses activités ?

Alan, expert en assurance santé, se montre à la pointe en matière d’onboarding et d’engagement. Nous disposons également d’autres références clients en France comme BlaBlaCar, Veepee, Aircall, Worldline, Cityscoot et Doctolib.

Une nouvelle interface pour les utilisateurs de Slack

Slack compte proposer une nouvelle interface utilisateur de sa plateforme de travail collaboratif « qui sera déployée au cours des prochains mois ». Elle a vocation à « accompagner les entreprises et permettre à leurs collaborateurs d’être plus productifs, organisés et concentrés », a annoncé Slack le 9 août 2023.

Concepts clés et définitions : #DRH ou directeur des ressources humaines