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La réforme ? Même pas peur pour Cegos !

Le | Digital learning

Stabilité du chiffre d’affaires mais progression de la rentabilité : c’est ce qu’il faut retenir des résultats financiers du groupe Cegos pour 2017. A la veille d’une réforme cataclysmique pour le marché français de la formation, les perspectives 2018 sont plutôt encourageantes pour le groupe, avec un positionnement porteur autour du « performance learning »

La réforme ? Même pas peur pour Cegos ! - © D.R.
La réforme ? Même pas peur pour Cegos ! - © D.R.

Deux tiers du chiffre d’affaires réalisé en France

Pour 2017, le géant de la formation professionnelle Cegos, implanté dans 11 pays, a annoncé un chiffre d’affaires consolidé de 191 millions d’euros (dont 65 millions à l’international), en hausse de 0.5 %. A première vue, pas de quoi sauter au plafond, mais les indicateurs de marge sont au beau fixe : l’Ebitda s’élève à 16.4 millions d’euros, soit 3.5 millions de plus qu’en 2016. Cette stabilisation des résultats valide surtout la stratégie de recentrage du groupe sur ses activités de formation et de conseil. Elle récompense aussi ses investissements salutaires dans le digital (à l’image de sa plateforme « Learning Hub », lancée il y a quelques mois.) Comme l’an dernier, ce sont les pays d’Europe du sud qui font office de locomotive, avec une progression de 13 % en moyenne pour l’Italie, l’Espagne et le Portugal. « En France, nous avons été plutôt stables en 2017, avec une petite diminution d’activité. En revanche, nous observons un rebond au premier semestre 2018, avec +5 % de commandes. Les perspectives offertes par la future réforme sont encourageantes », explique José Montes, président du groupe Cegos.

Un positionnement qui va dans le sens de la réforme

Bousculé par une réforme qui libéralise tous azimuts l’activité de formation professionnelle, les acteurs français sont dans l’expectative. Car, du côté des entreprises, la formation sera désormais perçue comme un investissement ; plus comme une dépense obligatoire. A cet égard, la dimension internationale de Cegos apparaît comme un atout. « Jusque-là, la France était une exception. Le marché français va se comporter comme partout ailleurs dans le monde. La proposition de valeur, le discours, les solutions adaptées à un marché libre… : nous les avons depuis longtemps », assure le dirigeant. Depuis quelques mois, Cegos se positionne sur le créneau du « performance learning ». Autrement dit, une approche plutôt « ROI-ste », qui ne s’engage plus seulement sur la qualité des formations, mais surtout sur leur efficacité opérationnelle dans le travail quotidien des apprenants… et plus largement sur leur impact en matière de transformation réelle de l’entreprise. Dans l’offre Cegos, cette approche se matérialise par la nouvelle marque « 4REAL », (pour « Real Efficient Adapted Learning »), qui mise notamment sur la personnalisation des parcours grâce au digital. Des arguments auxquels les responsables de formation français devraient être plus sensibles à l’avenir, puisqu’ils mettront directement la main au porte-monnaie.

BtoC or not BtoC ?

Toujours en écho aux enjeux de la réforme, Cegos a enrichi son offre de certifications éligibles au Compte personnel de formation (CPF). « Nous couvrons désormais une vingtaine de grandes thématiques. Notre offre est sans doute la plus vaste du marché », assure José Montes. Reste que, sur ce terrain, les entreprises ne sont pas directement décisionnaires, puisque les bénéficiaires sont théoriquement autonomes dans leurs choix de formation. Avec le futur crédit en euros du CPF, Cegos se lancera-t-il sur le marché BtoC ? « Nous sommes en pleine étude de faisabilité. Adresser les individus salariés en BtoC implique une politique tarifaire et une stratégie marketing totalement différentes. Nous ne sommes pas encore sûrs d’attaquer ce marché, mais nous n’allons pas attendre des années avant de nous décider », conclut le président, qui vise un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros pour 2018.

Gaëlle Fillion