Formation

Serious Game Time ! Les dernières tendances du « jeu sérieux »

Le | Digital learning

Organisée à l’initiative de l’éditeur Interaction Games, la seconde édition de cette conférence annuelle consacrée au serious game a réuni 160 professionnels à Paris le 18 juin dernier. Si les innovations interactives au service de la santé ont eu la part belle lors de cette rencontre, la formation professionnelle - qui représente 15 % des serious games développés en France -  n’a pas été en reste…

Serious Game Time ! Les dernières tendances du « jeu sérieux » - © D.R.
Serious Game Time ! Les dernières tendances du « jeu sérieux » - © D.R.

Le marché du jeu vidéo… ou le baromètre du serious game de demain

Le journaliste spécialisé Jean Zeid qui animait cette matinée revenait tout juste de l’E3 à Los Angeles : la grand-messe internationale du jeu vidéo, dont les tendances influenceront assurément l’avenir du serious game. Premier constat : « l’arrivée du social » explique l’expert. Demain, les serious games pourront eux aussi être collaboratifs, pour permettre par exemple des jeux de rôle en équipe ou l’implication du formateur comme acteur à part entière du scénario. Autre point marquant : l’apparition des challenges, trophées et autres jeux concours au sein des jeux vidéo. Des perspectives intéressantes pour l’entreprise qui pourra imaginer des dispositifs de gratification des collaborateurs, à travers le serious game. « En matière de marketing, il convient aujourd’hui de rajouter un sixième P : le plaisir » estime Vincent Puren, Directeur associé de L’Atelier du Numérique. Le gain de points et l’obtention de statuts pour valoriser les joueurs apparaissent ainsi comme des leviers prometteurs.

Former à l’innovation ou à la sécurité

Le serious game est généralement utilisé en entreprise pour assurer des formations somme toute assez traditionnelles, comme le management par exemple. Certains grands groupes ont, eux, choisi d’avoir recours au jeu pour traiter de thématiques moins évidentes. C’est le cas de Total par exemple, qui travaille en ce moment avec Interaction Games sur un ambitieux programme de formation multilingue baptisé Play’Inn. « Nous souhaitons sensibiliser 100 % de la branche marketing & services de Total, c’est-à-dire 32 000 collaborateurs dans 100 pays, à notre démarche d’innovation et de R&D » explique Alexandre Garrot, Chef de projet informatique.

Quant au groupe GDF Suez, il a choisi le serious game pour former ses salariés à la sécurité lors de leurs déplacements professionnels. Comment réagir lors d’un carjacking ? Faut-il demander une carte  européenne d’assurance maladie ? Quels sont les devoirs et les responsabilités de l’employeur ? Autant que questions auxquelles le joueur pourra trouver des réponses à travers un système de gain de cartes postales. « Des discussions ont été nécessaires avec le service communication qui voulait restreindre la dimension anxiogène de certains sujets » explique Jean-Philippe Berillon, Senior VP Security & Safety chez GDF Suez. Le scénario aurait pourtant été développé sur la base d’anecdotes issues d’expériences réelles vécues au sein du groupe. Le recours au serious game permet ainsi à GDF Suez de s’assurer que l’intégralité des collaborateurs concernés sont formés… ce qui semble plus compliqué en sessions présentielles.

Gaëlle Fillion