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Travail hybride : la pression monte sur le versant du retour au bureau

Par Philippe Guerrier | Le | Motivation & engagement

Une récente étude OpinionWay - Slack décortique les ressort pour organiser le travail hybride avec un retour progressif en présentiel. « On parle d’un choc de génération qui devient un enjeu majeur de retour au bureau », commente Nicolas d’André, Head of Slack France.

Etude OpinionWay - Slack : dans quelle mesure l’IA peut-elle faciliter le retour au bureau ? - © D.R.
Etude OpinionWay - Slack : dans quelle mesure l’IA peut-elle faciliter le retour au bureau ? - © D.R.

Quelle dose faut-il prescrire pour un retour au bureau ? Après la période Covid-19 marqué par un recours important au télétravail, les employeurs voudraient que les collaborateurs consacrent plus de temps sur les sites.

Voici les 3 principaux enseignements de l’étude OpinionWay - Slack « Les travailleurs du savoir et le travail hybride à l’heure de l’IA » publiée en novembre 2023.

  • Le travail hybride est réel pour les Français mais les entreprises l’encadrent fortement à l’encontre des attentes des travailleurs ;
  • L’impact du retour au bureau sur la productivité et l’adoption des bons outils de travail avec l’essor de l’IA générative est au cœur des débats ;
  • Le bureau de demain devra être un lieu modulable, ouvert sur l’extérieur et mêlant zones de travail et de convivialité.

« On parle d’un choc de génération qui devient un enjeu majeur de retour au bureau. 10 à 25 % de productivité en moins, en plus du déplacement, cela commence à peser. Pourquoi venir au bureau si c’est pour être isolé à son bureau sans vraiment susciter d’interactions ? Ce n’est pas idéal. Chez Slack, nous n’avons jamais prôné le tout bureau ou le tout à domicile. C’est le travail hybride qui convient et qui est en place », déclare Nicolas d’André, Head of Slack France (propriété de Salesforce).

Configuration du télétravail 

Rythme actuel de télétravail

  • 68 % des personnes interrogées sont « majoritairement en présentiel » ;
  • 13 % sont « majoritairement en télétravail », dont 4 % en 100 % télétravail.

Sur la « fréquence idéale de jours de travail sur site »,

  • 62 % se déclarent prêts à se rendre sur leur lieu de travail « au moins la moitié de la semaine » ;
  • 37 % se déclarent prêts à y aller « moins de la moitié de la semaine ».

Dans les détails des réponses,

  • 29 % des répondants évoquent 3 jours par semaine,
  • 24 % évoquent 2 jours par semaine,
  • 18 % évoquent 4 jours par semaine,
  • 15 % évoquent tous les jours de la semaine.

Les modes d’organisation du télétravail

À la question : « De quelle façon votre organisation anime-t-elle le télétravail ? », les personnes interrogées répondent :

Flexible, vous pouvez venir quand vous voulez                             27 %
Il existe un accord tacite entre employés selon lequel vous serez présent sur site certains jours                             25 %
La direction a convenu tacitement que vous serez au bureau une partie du temps                             24 %
Un accord d’équipe a été conclu pour savoir quand les membres seront présents au bureau                             22 %
Ne se déclare pas                               2 %

Les effets « délétères » du télétravail

Etude OpinionWay/Slack : effets délétères du télétravail (novembre 2023) - © D.R.
Etude OpinionWay/Slack : effets délétères du télétravail (novembre 2023) - © D.R.

  • 46 % des personnes interrogées déclarent avoir ressenti des pressions pour un retour des salariés en présentiel;
  • 45 % déclarent qu’il existe des dissensions au sein de l’organisation entre les partisans du travail à distance et défenseur du travail en présentiel;
  • 36 % des personnes interrogées déclarent que le télétravail a distendu les relations entre anciennes et nouvelles générations. Ils sont 43 % à le penser dans la tranche des moins de 35 ans.

Le retour au bureau : les leviers

Les « motivations » à aller travailler davantage en présentiel

Parmi les principaux éléments de motivation pour revenir à un travail en présentiel figurent : 

  • Des compensations financières à travers des transports, des repas pris en charge ou des animations extérieures ;
  • Des réductions de temps de trajet avec des bureaux moins éloignés (via des espace tiers de coworking par exemple) ;
  • L’introduction de nouvelles technologies pour travailler différemment.

Impact lié à la productivité

  • 43 % des personnes interrogées estiment qu’un « retour au travail forcé en présentiel ne changerait rien à la productivité ».
  • 30 % considèrent que cela tendrait à « diminuer la productivité ».
  • 24 % considèrent que cette situation « augmenterait la productivité ». 

« Les personnes interrogées font un lien entre le retour au travail et la baisse de productivité : 30 % affirment qu’il existe un lien de cause à effet. Ce n’est pas neutre. Pour 60 % d’entre eux, c’est de 5 à 15 minutes passés en plus sur une tâche standard d’une heure. C’est validé à 81 % par les moins de 35 ans », déclare Nicolas d’André.

La place de l’IA

L’IA au service du travail hybride

  • 73 % des personnes interrogées déclarent ne pas utiliser l’IA dans leur travail au quotidien.
  • 27 % déclarent utiliser l’IA dans le cadre de leur travail au quotidien.

Sous l’angle de l’apport du travail à distance,

  • 73 % considèrent que l’IA peut faciliter les tâches en télétravail, dont : 
    • 59 % répondent « Oui probablement »,
    • 14 % répondent « Oui certainement ».
  • 27 % déclarent que l’IA ne soutiendra pas les tâches en télétravail, dont : 
    • 20 % « Probablement pas » ;
    • 7 % « Certainement pas ».

Sous l’angle des nouvelles technologies associées au travail hybride (mi-présentiel mi-distanciel) :

  • 66 % se sentent plus productifs avec l’apport des nouvelles technologies dans un cadre de travail hybride, dont :
    • 23 % « Beaucoup » ;
    • 43 % « Oui, un peu ».
  • 33 % déclarent que cela ne change rien. 

Les apports détaillés de l’IA

Etude OpinionWay/Slack : apport détaillé de l’IA - © D.R.
Etude OpinionWay/Slack : apport détaillé de l’IA - © D.R.

L’intelligence artificielle est perçue comme utile pour :

  • améliorer la recherche d’informations (77 %),
  • le résumé de réunions ou de conversations (72 %),
  • l’optimisation des outils de communication (71 %),
  • des analyses des performances en temps réel (67 %),
  • la création de contenus de manière autonome (65 %).

«  L’IA générative va permettre d’atténuer les tensions pour le retour au bureau. C’est un excellent terrain d’entente pour l’employé et pour l’entreprise. Les Français sont conscients des gains de productivité autour de l’IA, dont l’usage doit néanmoins être encadré. L’IA permettrait de se concentrer sur le sel des métiers et non pas sur les tâches répétitives  », déclare Nicolas d’André.

Les contours du bureau du futur

Etude OpinionWay/Slack : la définition du bureau du futur - © D.R.
Etude OpinionWay/Slack : la définition du bureau du futur - © D.R.

Pour 63 % des personnes interviewées, le bureau du futur sera en premier lieu :

  • un espace réunissant différents acteurs de son secteur d’activité,
  • une configuration modulable selon les besoins de chaque projet,
  • un lieu de vie convivial.

La place des nouvelles technologies au sein des espaces de travail divise : 

  • 51 % penchent davantage vers une présence limitée des technologies avancées
  • 47 % anticipent plutôt une présence des technologies avancées forte.

Méthode

• Echantillon de 1 063 travailleurs du savoir (correspondant à une population de cols blancs) ;
• Issu d’un échantillon constitué par méthode des quotas et représentatif de 1 460 salariés dans des entreprises du secteur privé de 20 salariés et plus ;
• Interviews réalisées du 23/10/2022 au 02/11/2023