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Des villas à réserver pour bosser en équipe : Naboo lève deux millions d’euros

Par Philippe Guerrier | Le | Workspace

L’ex- start-up Wome devenue Naboo décroche son premier financement pour favoriser des séjours de travail dans des résidences qui stimulent la productivité. Le point avec Maxime Eduardo, CEO et cofondateur.

Equipe fondatrice de Naboo : Lucien Bredin, Jean-Louis Villeminot, Maxime Eduardo et Antoine Servant - © D.R.
Equipe fondatrice de Naboo : Lucien Bredin, Jean-Louis Villeminot, Maxime Eduardo et Antoine Servant - © D.R.

Quitte à favoriser le travail en équipe, autant l’organiser dans des environnements agréables comme des villas.

L’ex- start-up Wome devenue Naboo (avec un clin d’œil à une planète fictive dans la saga Star Wars) a réalisé une levée de fonds de 2 millions d’euros pour proposer un dispositif de réservations de lieux de prédilection visant à faciliter l’organisation de réunions d’équipes projets avec la bénédiction du DRH ou de l’Office Manager.

Le financement d’amorçage a été bouclé en avril 2022 avec l’appui de :

  • CapHorn (groupe Anaxago),
  • MAIF Avenir,
  • une dizaine de business angels dont Stéphane Guinet (Kamet Ventures), Stéphane Treppoz (ex-Sarenza), Alexandre Fretti (Malt) et Anne-Catherine Péchinot (ex-Directrice générale de Gîtes de France).

« Nous allons mettre l’accent sur :

  • le recrutement de commerciaux et de développeurs pour passer d’un effectif de 12 à 20 personnes,
  • l’amélioration de la technologie de notre plateforme,
  • l’enrichissement de notre base de données des lieux de séjours », déclare Maxime Eduardo, CEO et cofondateur de la start-up.

En l’état actuel, Naboo propose l’accès à une base de données de 150 lieux sélectionnés qui pourrait passer à 800 d’ici fin 2022.

Le paradoxe : comment donner plus de liberté aux collaborateurs et préserver le collectif ?

Fondée en octobre 2021 par un quatuor d’entrepreneurs ayant dépassé les 30 ans, Naboo exploite une plateforme de réservation de lieux adaptés aux disponibilités et aux critères sélectionnés.

Il ne s’agit pas d’une déclinaison Airbnb pour co-working mais d’un service dédié pour organiser des séjours de trois à quatre jours d’une équipe projet dans un cadre atypique. Et ce, pour favoriser le brainstorming et le travail collectif.

Pour la sélection des sites dans la base de données de Naboo, les lieux doivent disposer d’une capacité d’accueil de 3 à 15 personnes, de l’équipement et du mobilier nécessaire pour travailler dans des conditions sereines : connexions Internet sans fil de qualité (Wi-Fi, 4G), espaces pros adaptés, bureaux dans les chambres pour s’isoler …

L’idée est de s’éloigner des zones urbaines pour trouver des environnements dépaysants et stimulants en phase avec les objectifs professionnels. Souvent des villas au cœur de la nature partout en France et pleinement privatisés pour les séjours d’équipes.

« Les entreprises se retrouvent confrontées à un paradoxe : comment donner plus de liberté et de flexibilité aux collaborateurs, tout en préservant le collectif et la culture d’entreprise ? Naboo apporte une solution dans ce sens en laissant les équipes se retrouver où elles le souhaitent et quand elles en ressentent le besoin. C’est un peu le contre-pied de la tendance à un retour forcé des collaborateurs au bureau », déclare Maxime Eduardo, qui incite à être « plus productif et plus créatif au vert »

Un mini-réseau social pour l’organisation et la planification des séjours

En entreprise, qui gère le budget de ce service flexible pour le travail nomade et collaboratif ? Le DRH ou de l’Office Manager régule le budget alloué à l’exploitation de la plateforme Naboo et supervise les mouvements et droits d’accès à travers un « cockpit RH ».

Libre à lui de contrôler les réservations ou de laisser la main à des collaborateurs impliqués dans l’organisation de la réunion à déporter dans les résidences de leur choix. Des systèmes de cartes à puce physiques et de porte-monnaie digitaux (wallet) sont mis en place dans ce sens.

« Nous avons développé une technologie sous forme de mini-réseau social qui permet :

  • de gérer tous les volets de la réservation,
  • de synchroniser les disponibilités des collaborateurs concernés,
  • d’organiser le séjour avec des services connexes comme la livraison de repas ou de courses sur le site donné, la réservation de taxis pour les déplacements depuis ou vers les gares ou des cours de yoga ou de fitness sur place », indique Maxime Eduardo. 

Le modèle économique de Naboo repose sur deux axes de rémunération :

  • une licence à un tarif fixe par collaborateur et par mois (3 euros) pour accéder à la plateforme,
  • la perception de frais de transactions réalisées via la plateforme : 15 % TTC soit 13 % HT décomposés en 11 % prélevés au voyageur et 2 % au propriétaire de la villa.

De manière étonnante, un acteur phare comme Airbnb n’a pas érigé d’offre dédiée pour la location de résidences à des fins professionnelles, même si des entreprises clientes s’y sont engouffrées en biaisant le système de réservation.

Aux Etats-Unis, des start-ups comme TeamOut ou Outsite explorent aussi ce marché du travail nomade, en parallèle au démarrage de Naboo en France.