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« Nous lançons un écosystème complet pour la marque employeur », Pascal Lasserre, Figaro Classifieds

Le | Site emploi généraliste

Quinze mois après la reprise de Viadeo, comment se portent les activités emploi de Figaro Classifieds ? Comment les jobboards historiques du groupe résistent-ils à la puissance des « nouveaux » acteurs ? Nos questions à Pascal Lasserre, directeur général adjoint du groupe. Il dévoile notamment un nouveau dispositif, qui n’est pas sans rappeler Welcome to the Jungle

« Nous lançons un écosystème complet pour la marque employeur », Pascal Lasserre, Figaro Classifieds - © D.R.
« Nous lançons un écosystème complet pour la marque employeur », Pascal Lasserre, Figaro Classifieds - © D.R.

Où en est Viadeo, un peu plus d’un an après son rachat ?

Nous sommes plutôt optimistes. 2017 a été une année de chantiers. Nous avons assaini la base de membres, ce qui a entraîné une baisse drastique du nombre de profils, soit 6.4 millions sur Viadeo aujourd’hui contre 11 millions au moment de la reprise. Autre évolution : nos 15 000 clients recruteurs ont désormais accès aux profils Viadeo directement depuis notre CVthèque CVAden. Au-delà des aspects techniques, nous avons vu plusieurs indicateurs progresser. 230 000 nouveaux membres se sont inscrits sur Viadeo l’an dernier : 70 % d’entre eux se trouvent en région et 32 % ont moins de 25 ans.

Comment vous positionnez-vous vis-à-vis de LinkedIn ?

Je ne suis pas sûr que l’on puisse comparer. Nous voulons faire de Viadeo la plateforme sur laquelle un candidat va tout savoir sur son futur employeur. Notre dispositif d’avis et de notation n’existe pas sur LinkedIn. Il y a aujourd’hui sur le marché des acteurs globaux, dont Google fait aussi partie, et des acteurs locaux, comme nous. Nous voulons creuser le sillon de la micro-économie, apporter de l’information sur les bassins d’emploi, sur les PME, sur la santé financière des entreprises locales… Sur Viadeo, le candidat a trois sources d’informations : le contenu apporté directement par les entreprises, celui généré par les utilisateurs et le nôtre. Nous venons d’ailleurs de lancer une émission hebdomadaire « French Talents », qui met en avant la diversité des talents dans nos territoires.

Quelles sont les synergies opérées avec vos jobboards ?

Pour mieux servir nos membres, nous avons importé sur Viadeo des annonces issues de Cadremploi et Keljob, dans les régions ou secteurs d’activité en pénurie d’offres. Aujourd’hui, 45 500 offres sont en ligne sur Viadeo. Sur le plan commercial, nos clients peuvent aussi acheter des couplages. Par ailleurs, nous allons continuer à enrichir nos annonces, en y intégrant les avis et notations laissés par les membres Viadeo à l’instar des pages entreprises sur Cadremploi. Enfin, nous lançons un écosystème complet de marque employeur. Nous conservons une offre gratuite pour les entreprises sur Viadeo. En parallèle, nous faisons évoluer l’offre payante. Cela se traduit notamment par une nouvelle page entreprise, unifiée pour tous nos sites, pour laquelle nous produisons à la fois le template et le contenu (photos, vidéos, infographies….). D’ici l’été, nos clients pourront la déployer sur tout ou partie de nos plateformes, y compris sur Le Figaro Etudiant et ChooseYourBoss.

Comment réagissez-vous au classement de Médiamétrie, qui place Cadremploi en 7e position des sites emploi, loin derrière Indeed et LeBoncoin ?

Le classement de Médiamétrie est un panel. A mon sens, il n’est pas représentatif. Par exemple, Viadeo n’y figure pas, alors qu’il rassemble 3.4 millions de visiteurs uniques par mois. LinkedIn ne ressort pas non plus. Il est vrai que certains acteurs ont gagné beaucoup de trafic ces dernières années, mais nous sommes moins impactés que d’autres acteurs du marché, au regard du positionnement « cadre » de notre marque phare, Cadremploi. En 2017, nos commandes ont augmenté de 22 % sur notre segment « carrière », qui a généré 52 millions d’euros de chiffre d’affaires, sur les 70 millions d’euros réalisés, au total, par le groupe Figaro Classifieds.

Quels sont vos projets pour Keljob, qui semble se faire plus discret ?

Le modèle économique de Keljob a évolué. Nos clients (hors intermédiaires du recrutement) peuvent désormais publier leurs annonces en illimité sur la plateforme, dès lors qu’ils ont souscrit une page entreprise. Il y a une appétence pour cette approche puisqu’une centaine de pages ont déjà été commandées, et 30 sont déjà en ligne. Keljob est un socle très important pour l’écosystème Figaro Classifieds, notamment pour la CVthèque. Sans lui, on ne serait pas numéro 1 !

Gaëlle Fillion