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« On reproche souvent aux éditeurs de logiciels d'être trop focalisés sur le produit », Sébastien Maire, ex-BPCE

Le | Sirh saas

Après avoir exercé la fonction de directeur des opérations RH du groupe BPCE, Sébastien Maire a décidé de passer de l’autre côté de la barrière ! Depuis le mois d’octobre, cet ancien opérationnel occupe le poste de directeur général adjoint de Technomedia. Une seconde carrière qui va lui permettre de continuer à accompagner la transformation digitale des entreprises, cette fois-ci côté éditeur

« On reproche souvent aux éditeurs de logiciels d'être trop focalisés sur le produit », Sébastien Mair - © D.R.
« On reproche souvent aux éditeurs de logiciels d'être trop focalisés sur le produit », Sébastien Mair - © D.R.

C’est rare de voir un opérationnel basculer dans le monde du logiciel…

C’est un mouvement de carrière qui n’est pas très commun ! En fait, j’ai souhaité offrir à toutes les entreprises du marché les connaissances que j’ai acquises en matière de SIRH au cours de ma carrière au sein du groupe BPCE, mais aussi du Cercle SIRH. Maintenant que je travaille chez Technomedia, mon ambition est d’aider ces entreprises à innover, à expérimenter des idées neuves, à dessiner l’avenir de la gestion RH… Chez BPCE, beaucoup de projets ont été menés. C’était donc le bon moment pour moi de partir tout en laissant un héritage riche.

Pourquoi avez-vous choisi Technomedia ?

Mon choix ne s’est pas tout de suite porté sur Technomedia, il a été progressif. Ce qui a pesé dans la balance, c’est que j’avais déjà travaillé avec cet éditeur. Lorsque j’étais chez BPCE, j’ai co-construit une solution innovante appelée cockpit RH, qui permet aux DRH, managers et salariés de retrouver, au sein d’un même outil, toutes les informations RH qui leur sont utiles, y compris si celles-ci sont dispatchées au sein de plusieurs outils d’éditeurs différents. Technomedia commercialise aujourd’hui cette solution sous le nom commercial de « People Vision ».

Votre regard sur les éditeurs de logiciels RH a-t-il changé ?

On reproche souvent aux éditeurs de logiciels d’être trop focalisés sur le produit, là où ils devraient être concentrés sur les clients. C’est la raison pour laquelle j’ai lancé une initiative qui était déjà dans les cartons de Technomedia et qui s’appelle « Customer Success Management ». Sa volonté est d’établir une relation de proximité avec les entreprises. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de faire de fausses promesses et de séduire les clients à tort. Il s’agit plutôt de faire preuve de sincérité et d’installer une relation gagnante-gagnante entre les deux parties.

D’autres initiatives ont-elles vu le jour ?

Oui, j’ai organisé, il y a quelques jours, un premier workshop avec trois clients dont le groupe Legrand. Cela a pris la forme d’une journée d’échanges et de co-développement, au cours de laquelle les équipes de Technomedia ont pris connaissance des besoins RH des entreprises. Elles ont également pu expliquer leur vision technologique. Cette approche va nous permettre d’impliquer davantage les clients dans l’évolution de nos outils. Car rencontrer 70 clients une fois par an à l’occasion d’une conférence utilisateurs ne suffit pas à faire bouger le marché.

Quels sont les axes prioritaires de Technomedia en 2017 ?

Lorsque j’ai pris mes fonctions chez Technomedia, j’ai souhaité redéfinir les grands enjeux. Le premier est de retravailler l’ergonomie des outils, afin de renouveler l’expérience utilisateur et de l’aligner à l’informatique personnel. Ce chantier a déjà débuté : le module dédié au recrutement a fait l’objet d’un relooking total en mars. Le second axe est d’ouvrir notre suite aux outils tiers, via des API. Nous avons récemment introduit Skype pour faciliter les entretiens de recrutement à distance et Bing Maps pour introduire de la géolocalisation dans les offres d’emploi.

L’enrichissement fonctionnel de votre suite va-t-il se poursuivre ?

Oui, nous allons nous concentrer sur le Core RH. Aujourd’hui, le centre de gravité du SIRH n’est plus la paie, mais le dossier du collaborateur, pour lequel les RH doivent avoir une vision à 360°. C’est lui qui doit alimenter tous les autres modules. Nous travaillons également sur un nouveau module de workforce planning permettant de projeter, à 3 ans, l’évolution d’une organisation : ses effectifs, sa masse salariale… Enfin, les sujets liés au Big Data, au prédictif nous inspirent : ils vont aider les RH à passer du reporting à l’aide à la décision, via l’utilisation interne et externe des données.

Aurélie Tachot