Start-up au féminin : les obstacles au financement perdurent voire se compliquent avec l’IA
Le constat demeure amer selon le dernier Baromètre BCG-Sista sur la parité dans les start-up :
seules 10 % des start-ups sont fondées par des équipes 100 % féminines et elles ne captent que 2 % des fonds levés.
Le numérique au féminin rencontre aussi un plafond de verre sous l’angle de la création et du management de start-up. Le constat est observé en France mais il peut être élargi au niveau européen.
Au-delà de la répartition déséquilibre des femmes dans le secteur (avec une moyenne de 30 % dans le secteur avec des variations fortes par segment de métiers comme la cybersécurité à 10 %), le baromètre publié le 9 décembre 2025 par l’association Sista qui a vocation à « faire émerger une génération de leaders diversifiés en réduisant les inégalités de financement entre les hommes et les femmes entrepreneurs » et le cabinet d’étude BCG montre que seulement 10 % des start-up sont fondées en Europe par des équipes 100 % féminines.
Même si quelques efforts sont relevés dans le sens de l’amélioration de la mixité entre les femmes et les hommes.
Étude BCG-Sista : principales tendances
- 9 % des créations sont portées par des équipes mixtes ;
- 19 % des start-up incluent au moins une femme fondatrice (stable par rapport à 2022) ;
- 2 % des financements captés par des équipes féminines ;
- 13 % des montants de financement alloués aux équipes mixtes ;
- 25 % des levées européennes impliquent au moins une femme fondatrice ou cofondatrice.
« Un quart des levées de fonds européennes sont réalisées par des start-up fondées ou cofondées par des femmes, en 2025 mais les montants investis restent en deçà des objectifs fixés », déclare Alexia Reiss, Directrice déléguée de Sista.
Sur fond de boom du financement des start-up ancrées dans l’IA, les inégalités demeurent accentuées :
La part d’équipes exclusivement féminines parmi les fondateurs de start-up européennes dédiées à l’IA est encore plus faible (6 %) pour uniquement 5 % des opérations de levées de fonds et moins d’1 % des volumes de financement.
Néanmoins, des signes positifs apparaissent. Courant décembre, à Londres, Ankar AI, fondée par deux Françaises (Wiem Gharbi et Tamar Gomez, deux ex-responsables Stratégie de la société américaine Palantir dédiée au big data), a levé 20 millions de dollars pour accélérer le brevetage des innovations.
L’association Sista évoque plusieurs enjeux pour favoriser la parité dans les start-up :
- « Poursuivre les actions ciblant l’orientation vers les filières scientifiques et technologiques.
- Renforcer la mixité dans la constitution des équipes fondatrices.
- Favoriser l’accès au financement dans les phases de mise à l’échelle pour les start-up fondées par des femmes. »
Diversité du management dans la création de start-up en Europe : dynamique entre 2022 et 2025
« Il y a 13 % d’augmentation du nombre de start-up fondées par des équipes féminines ou mixtes, évolution liée à la croissance globale du marché », selon l’étude BCG-Sista.
- Progrès de la parité dans les équipes mixtes : + 5 points depuis 2022.
- Entrepreneuriat solo féminin en hausse :
- 45 % en 2025
- 33 % en 2019
Principaux écarts dans l’accès au financement
« Les équipes fortes exclusivement féminines réalisent environ 7 % des opérations de levée. »
« Les montants levés restent en moyenne 3,5 fois inférieurs à ceux récoltés par des équipes masculines (contre 4 fois en 2022). Au bout de 6 ans, les équipes masculines lèvent 18,5 fois plus que les équipes féminines. »
Présence des équipes féminines par stade de financement
Plus le financement de la start-up est avancé, moins les équipes au féminin sont impliquées de manière opérationnelle.
- 8 % au stade d’amorçage
- 1 % en Série B (étape correspondant à une première vraie levée de fonds)
- 4 % en Série C
- la proportion tombe à moins d'1 % en Série D et au-delà
Méthode
• Baromètre BCG - Sista fondé sur le suivi du financement des start-up dans 5 pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Suède) entre 2022 et 2025.
• Analyse des données réalisée sur 2327 créations de start-up et 5611 levées de fonds, issues des bases BCG, Crunchbase et DealRoom.
• Périmètre d’étude : exclusion des entreprises post-IPO, créées depuis plus de 15 ans ou sans réalité entrepreneuriale opérationnelle.
• L’identification du genre est fondée sur un algorithme de 800 000 prénoms, avec enrichissement manuel des données manquantes (LinkedIn, sites Web, communiqués).