Qvt

Télétravail : le gouvernement transmet le relais aux entreprises à partir du 2 février

Par Philippe Guerrier | Le | Workspace

En déroulant un calendrier d’allégement progressif des restrictions liées à la sécurité sanitaire, le Premier ministre Jean Castex annonce la fin prochaine du « télétravail obligatoire ».

Fin du télétravail obligatoire : nouvelle échéance pour alléger les restrictions sur les entreprises - © D.R.
Fin du télétravail obligatoire : nouvelle échéance pour alléger les restrictions sur les entreprises - © D.R.

Avec l’entrée en vigueur du passe vaccinal à partir du 24 janvier (dont l’essentiel vient d'être validé par le Conseil constitutionnel), c’est une nouvelle séquence qui s’ouvre dans les moyens mis en oeuvre pour lutter contre le virus Covid-19 et limiter les risques de coup de frein de l’activité économique.

Elle aura des incidences sur le rythme de télétravail imposé par le gouvernement. 

Covid-19 : calendrier de levée des restrictions sanitaires (20/01/2022) - © D.R.
Covid-19 : calendrier de levée des restrictions sanitaires (20/01/2022) - © D.R.

« La transformation du passe sanitaire en passe vaccinal est une évolution nécessaire et cohérente. Elle est nécessaire si nous voulons préserver et amplifier notre couverture vaccinale, aussi bien aujourd’hui que demain en cas de nouveaux variants ; elle est cohérente car elle assume de faire peser clairement la contrainte sur les non-vaccinés et dès lors de pouvoir lever les mesures de freinage que nous avons prises pour contrer la dernière vague », a déclaré le Premier ministre Jean Castex dans son allocution du 20 janvier. 

Il a également annoncé la prochaine « fin du télétravail obligatoire ». Dans son calendrier de levée progressive des restrictions liées à la crise sanitaire, le gouvernement parle aussi d’un « allégement » du travail à domicile à partir du 2 février. 

« Le télétravail ne sera plus obligatoire mais restera recommandé en laissant aux entreprises le soin de maintenir le bon niveau dans le cadre de leur dialogue social interne », a évoqué Jean Castex. 

Télétravail : les entreprises vont « reprendre la main »

« Nous avons encore un niveau très élevé de contaminations, mais avec la baisse d’un nombre d’admissions en réanimation et avec l’entrée en vigueur du passe vaccinal, on peut alléger par étapes les contraintes sanitaires début février puis mi-février 2022. (…) On maintient les contraintes encore quelques jours mais le 2 février, on rend la main aux entreprises », a déclaré Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, ce matin sur FranceInfo. 

« Le bon niveau de télétravail se discute dans le dialogue social. Quand il y a des accords, il s’agit de les mettre en œuvre. Depuis le 3 janvier, nous étions à une obligation de trois jours pour tous les postes qui le permettent, quatre quand c’est possible. Là, nous n’aurons plus d’obligation même s’il s’agit d’une pratique recommandée. »

Organisations patronales : réactions mitigées

« Les entreprises se conformeront aux demandes du gouvernement », avait considéré le Medef préalablement à l’allocution du Premier ministre.

Et ce, alors que la date informelle du 6 février était davantage ancrée dans les esprits que le nouveau curseur du 2 février ne soit officialisé.

« Les entreprises regrettent cette décision qui va peser sur certains secteurs de l'économie et sur le moral des collaborateurs. Nous aurions préféré l’incitation à la contrainte », poursuit l’organisation patronale.

« On a subi des absences, notamment avec l’école, ce prolongement du télétravail obligatoire vient perturber l’organisation des TPE-PME. Quand 2 salariés manquent dans une entreprise qui en emploie 10, ça fait 20 % de salariés absents ! Plus largement, sur la question du télétravail, c’est le chef d’entreprise qui est garant de l’organisation de ses équipes, on n’a pas à lui imposer. Il va falloir que les rivières retrouvent leur lit ! », avait indiqué la CPME de son côté.  

Selon une récente étude Harris Interactive pour le compte du ministère du Travail, la consigne gouvernementale du télétravail tendant à un rythme de trois jours par semaine « quand c’est possible » n'était pas respectée à la lettre.