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Digital staffing : Gojob lève 23 millions d’euros pour doper son axe franco-américain

Par Philippe Guerrier | Le | Intérim

La plateforme digitale d’intérim Gojob s’appuie sur un nouvel investisseur (Amundi, Groupe Crédit Agricole) et sur un algorithme IA performant dans le matching entre les CV des candidats et les recruteurs. Le point avec le CEO Pascal Lorne.

Pascal Lorne, CEO de Gojob : la nouvelle impulsion avec la levée de fonds de 23 millions d’euros - © Elodie Gregoire
Pascal Lorne, CEO de Gojob : la nouvelle impulsion avec la levée de fonds de 23 millions d’euros - © Elodie Gregoire

Gojob confirme sa croissance en faisant la jonction entre la France et les Etats-Unis. En guise de validation de ce cap, la plateforme de digital staffing a bouclé une levée de fonds de 23 millions d’euros.

« En fait, nous l’avions finalisé en mai mais nous avons attendu la rentrée de septembre pour communiquer. Nous faisons partie des dernières belles levées de fonds avant que la situation se complique dans le financement des start-ups », admet Pascal Lorne, CEO et fondateur de Gojob.

Ce nouveau tour de table a été réalisé avec l’appui d’un nouvel investisseur : Amundi, l’influente société de gestion d’actifs de Groupe Crédit Agricole via son fonds d'épargne solidaire Impact Social.

Les autres partenaires financiers de Gojob ont suivi :

  • Banque des Territoires,
  • Breega Capital,
  • Kois Invest,
  • Alter Equity.

Depuis sa création en 2015 (7 ans d’existence fêtés ce mercredi 14 septembre 2022), GoJob a levé plus de 40 millions d’euros après plusieurs tours de table réalisés entre 2016 et 2020.

« Dans la nouvelle configuration, les fondateurs et les managers conservent la majorité du capital tandis que la répartition entre les investisseurs est assez bien équilibrée », précise Pascal Lorne.

Gojob : Accroître la part de marché par client

Gojob dispose donc de solides assises financières pour poursuivre son développement sur 2 plaques géographiques :

  • la France,
  • les Etats-Unis (20 personnes).

Gojob dispose :

  • d’une base de 1.000 entreprises clientes (dont Veolia, Leader Price, DHL, Fnac Darty et Stellantis),
  • d’un million d’inscrits sur son application,
  • d’un vivier de 25.000 intérimaires par an.

« Nous traitons entre 5.000 et 8.000 bulletins de salaires par mois », précise Pascal Lorne.

« Nous sommes très présents dans les secteurs de la logistique, de la distribution et de l’industrie. Pour certains grands clients, nous avons décroché une part de marché de 40 %. Notre objectif est d’arriver à 70-90 % pour chaque client et de remplacer les acteurs traditionnels de l’intérim. » 

L’effectif a atteint 150 personnes mais la phase de recrutement va se stabiliser. « Nous avons les ressources nécessaires. Nous avons 20 postes ouverts, surtout pour décrocher des profils de développeurs et des ingénieurs et nous étendre aux Etats-Unis. Cela suffit pour notre développement en l’état actuel car on sent que le contexte économique se tend, y compris dans l’intérim », commente le fondateur de Gojob. 

Ouverture sur le marché américain

Les indicateurs financiers sont au beau fixe. Gojob a réalisé un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2021 et maintient le cap à 100 millions pour 2022, dont 10 millions générés outre-Atlantique. La rentabilité est escomptée à échéance 2023.

Le déploiement sur le marché américain devrait se révéler prometteur.

« Je viens juste de revenir en France après avoir passé un an à New York pour monter le siège social américain. Le développement a démarré dans les villes de Nashville (Tennesse) et d’Atlanta (Géorgie. J’ai recruté une directrice générale pour le pilotage local : Angie College-Hooper [ndlr : ex- Senior Vice President of Operations chez Adecco US] », indique Pascal Lorne.

IA : 5 ans de 5&D pour un résultat « bluffant »

• « Notre algorithme d’IA, a fait l’objet d’un dépôt de brevet, se concentre sur le matching entre les CV des candidats et les recruteurs. Il est capable de brasser un million de CV en une seconde dès qu’une nouvelle offre d’emploi apparaît et de trouver le profil adéquat en fonction des missions. Nous avons remplacé 120 recruteurs par une machine et nous avons doublé le CA dans la foulée. Nous n’avons pas besoin de réseau physique d’agences. »

• « Nous l’avons sorti en France en juin 2021 puis l’avons implanté dès notre arrivée aux Etats-Unis en septembre 2021. Cela a merveilleusement bien fonctionné. »

• « Nous avons un labo IA avec une dizaine d’experts (mathématiciens, polytechniciens, docteur en IA…) et un accès à des publications techniques dans les meilleures revues scientifiques. Il nous a fallu 5 ans de R&D mais le résultat est bluffant. »