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Sylvain Letourmy, Oracle : « La branche HCM est notre fer de lance dans l’IA générative »

Par Philippe Guerrier | Le | Core rh

Sur le salon Unleash Paris 2023, Sylvain Letourmy, Directeur Stratégie Solutions RH, Oracle France, explique comment l’éditeur technologique négocie la vague de l’IA générative, en partenariat avec Cohere.

HCM et IA générative : Sylvain Letourmy, Directeur Stratégie Solutions RH, Oracle France - © D.R.
HCM et IA générative : Sylvain Letourmy, Directeur Stratégie Solutions RH, Oracle France - © D.R.

Comment Oracle appréhende la vague de l’IA générative à travers le segment HCM ?

Le domaine de l’IA repose sur 3 piliers :

  • des algorithmes,
  • des données,
  • une puissance de calcul.

Oracle dispose de tous ces éléments avec les investissements massifs dans le cloud et l’exploitation de 45 datacenters dans le monde.

Notre suite HCM Cloud est le fer de lance d’Oracle dans l’exploration des usages de l’IA générative. C’est la première famille d’applications d’entreprise à l’intégrer chez Oracle.

Ce choix s’explique par l’importance de notre base de clients dans le segment HCM (près de 4000 dans le monde) avec 45 millions d’utilisateurs. La source de données normalisées est importante.

L’IA générative se révèle particulièrement efficiente dans le domaine RH en raison de l’existence de masses de données importantes en format texte mais aussi de données structurées par le biais du CoreHR.

Dans le domaine de l’IA générative, Oracle a établi une collaboration avec Cohere, qui est à la fois un client et un partenaire technologique.

  • Pour consolider ses données et produire ses grand modèle de langage (en anglais, Large Language Model ou LLM), Cohere exploite notre plateforme Oracle Cloud Infrastructure (OCI).
  • De notre côté, nous mobilisons la technologie de Cohere et ses LLM appliqués aux périmètres des données que nous exploitons, comme celles des RH par exemple.

Quel est le stade d’exploitation de l’IA générative au sein d’Oracle Cloud HCM  ?

Nous parlons actuellement de prototypes fonctionnels sur nos environnements de développement qui intègreront l’une de nos prochaines versions. Nos équipes R&D travaillent le plus souvent avec des clients early adopters avant leur déploiement plus large.

En l’état actuel, il est trop tôt pour préciser les conditions commerciales de mises à disposition des futurs modules d’IA génératives. Mais, nous pouvons faire référence à d’autres produits que nous avons récemment introduits sur le marché :

  • Un module comme Dynamic Skills dédié à la gestion des compétences, qui tourne sur un moteur IA, a été mis à disposition de nos clients comme partie intégrante du core HR d’Oracle, de même que l’assistant digital conversationnel.
  • Un autre module de coaching virtuel de développement personnel (Oracle Grow), qui donne accès à des contenus de formation en fonction des profils et des attentes des collaborateurs, sera aussi commercialisé comme partie intégrante de notre module de formation.

Nous utilisons aussi les clubs utilisateurs des solutions Oracle pour avancer sur la question de l’IA générative et échanger avec nos clients sur leurs attentes, y compris en France.

En matière de services RH, pour quels grands types d’actions l’IA générative est-elle compétente ?

Nous pouvons citer des applications principales :

  • les capacités de suggestion et de personnalisation en fonction du profil de l’utilisateur ;
  • la production automatique de contenus en langage naturel dans un domaine donné. Par exemple, des descriptions de postes dans un processus de recrutement;
  • la création de synthèse ou de résumés de textes à partir de données de sources multiples. L’IA générative ouvre des possibilités dans plusieurs domaines comme la collecte de contenus en texte libre dans un contexte d’enquêtes en continu menées auprès des collaborateurs d’entreprise (pulse survey).
    • Le goulet d’étranglement se trouvait généralement dans la masse de données à analyser. L’IA générative permet d’analyser les données de baromètres thématiques de manière fluide, compréhensible et quasi-instantanée. C’est que l’on appelle l’analyse de « sentiments » dans notre jargon Customer Experience (« sentiment analysis » en anglais) : prendre et analyser des corpus de données, identifier les thèmes récurrents et distinguer les tonalités positives ou négatives de ces retombées d’information.
    • Il est possible de croiser ces données avec d’autres plus structurées, ce qui ouvre un champ nouveau de possibles infinis pour les RH.
  • la narration de graphes dans notre plateforme Data Intelligence RH. Il s’agit d’un texte qui décrit et commente de façon automatique les éléments saillants de graphes en aboutissant à des visualisations de données RH ;
  • la suggestion de compétences à développer pour les collaborateurs et leurs mises en relation au sein de groupes d’apprenants pour postuler à des projets dans lesquels ils ont envie de s’impliquer.

On a longtemps perçu l’IA comme un danger, un outil qui se substituerait aux humains de fait de sa productivité. Mais il existe des dizaines de cas d’applications de l’IA comme accélérateur des dynamiques entre les humains et qui « augmentent » le collectif. Dans un contexte incertain et en accélération permanente, l’aide de l’IA n’est pas superflue.

Quelles précautions prenez-vous dans la gestion des données RH exploitées par l’IA générative ?

  • Nous respectons le cadre RGPD by design ;
  • Nous n’imposons pas de l’IA générative à nos clients Oracle Cloud HCM. A la livraison de nos nouvelles versions, c’est le client qui décide toujours d’avoir accès ou non aux fonctionnalités et qui a le contrôle de leur implémentation ;
  • Oracle assure l’étanchéité du périmètre de données de ses clients ;
  • Dans les services OCI d’IA générative, les données d’un client ne peuvent pas être vues par d’autres clients.

(version de l’interview updatée le 19/10/2023 à 10H10)