IA au bureau : l’IA transformera le travail selon 44 % des salariés français
Pour 50 % des salariés français, l’IA rendra certains métiers obsolètes, contre 42 % pour les trois autres pays observés (Espagne, Allemagne, Portugal), selon une étude OpinionWay-Cegid sur les usages de l’IA au bureau présentée dans le cadre de LaREF 2025.

Les visions de l’usage de l’IA en entreprise sont contrastées. La France se distingue par une prudence marquée, notamment auprès des salariés. Alors que l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne se montrent plus confiants et dynamiques.
Un état des lieux réalisé à travers le Sondage OpinionWay pour Cegid présenté le 28 août 2025 dans le cadre de LaREF et qui tend à s’aligner sur le diagnostic de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, qui a récemment lancé un plan pour stimuler l’adoption de l’IA par les entreprises françaises.
Bouleversement IA : entre curiosité et méfiance

À propos des principales perceptions des salariés vis-à-vis de l’IA par pays :
- La curiosité est le sentiment dominant vis-à-vis de l’IA dans les pays étudiés : France (44 %), Espagne (52 %), Allemagne (54 %), Portugal (52 %) ;
- Le sentiment d’inquiétude arrive en 2e position en France : 31 % (vs 21 % en Espagne, 25 % en Allemagne, 28 % au Portugal) ;
- L’enthousiasme vis-à-vis de l’IA est évalué à 24 % en France (vs 22 % en Espagne, 29 % en Allemagne et 25 % au Portugal) ;
- La confiance attribuée à l’IA est de 23 % en France, vs 29 % en Espagne, 17 % en Allemagne et 25 % au Portugal.
« Il existe un vrai intérêt vis-à-vis de cet outil, ce qui explique son extrême développement. Même si l’IA de manière globale est accueillie positivement dans l’ensemble des pays étudiés, le sentiment d’inquiétude est plus important en France par rapport aux autres pays. Un écart que l’on rencontre traditionnellement en France sur des sujets divers que l’on retrouve à travers l’IA », déclare Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay.
Néanmoins, une méfiance culturelle propre à la France apparaît en évoquant l’IA.
À la question « Quand vous pensez à l’utilisation de l’IA dans votre métier, que ressentez-vous principalement ? »,
- 33 % des salariés français répondent « un ressenti négatif »
- 25 % en Allemagne,
- 24 % en Espagne,
- 23 % au Portugal.
Transformation du travail

50 % des salariés français interrogés considèrent que l’IA rendra certains métiers obsolètes vs un taux respectif de 42 % pour les trois autres pays observés.
44 % des salariés français considèrent que l’IA transformera en profondeur la manière de travailler vs :
- 46 % pour l’Espagne,
- 44 % pour l’Allemagne, 50 % pour le Portugal.
Adoption de l’IA par les salariés
À la question « Avez-vous déjà utilisé une IA dans le cadre de votre travail ? »,
- 58 % des salariés français déclarent l’avoir utilisée dans ce sens (vs 73 % en Espagne, 66 % en Allemagne, et 65 % au Portugal) ;
- 22 % des salariés français déclarent l’utiliser « régulièrement » (vs 24 % en Espagne, 28 % en Allemagne, 23 % au Portugal) ;
- 23 % des salariés français déclarent « ne pas être intéressés par l’usage de l’IA », vs 12 % en Espagne, 11 % en Allemagne et 11 % au Portugal ».
Les usages de l’IA restent concentrés sur la rédaction, les synthèses et la traduction mais les Français ont tendance à diversifier les usages.
Ainsi, les salariés français exploitent l’IA :
- à 54 % pour rédiger des e-mails, des notes ou du courrier (vs 38 % pour l’Espagne, 50 % pour l’Allemagne et 43 % pour le Portugal) ;
- à 50 % pour réaliser des synthèses de document (vs 45 % en Espagne, 54 % pour l’Allemagne, 42 % pour le Portugal) ;
- à 50 % pour réaliser des traductions (vs 43 % en Espagne, 47 % en Allemagne, 40 % au Portugal).
Peur de l’IA au bureau ? Cegid et SMCP se veulent rassurants
« Concernant les risques de perte d’emploi avec l’IA, je peux vous garantir que l’IA ne peut pas fonctionner sans humain. C’est comme l’attribution des rôles pour chaque membre au sein d’une équipe. Il faut les coacher, qu’ils s’entendent bien, vérifier la qualité du travail et organiser un apprentissage en continu.
Le rôle de l’humain restera toujours complémentaire vis-à-vis de l’IA.
Ensuite, en fonction des gains générés de productivité, la question est de savoir comment réattribuer le temps libéré sur les tâches à faible valeur ajoutée : innovation, développement de nouveaux services, spécialisation des collaborateurs… », a commenté Bruno Vaffier, Directeur général de Cegid.
« Au sein du groupe SMCP, je ne perçois pas de craintes vis-à-vis de l’IA relatives à des pertes d’emploi.
Au contraire, le déploiement de nouvelles solutions IA suscite un certain enthousiasme pour être embarqué.
Cela constitue un avantage pour le travail au quotidien. Même si je peux concevoir que l’adoption dépend des métiers et des industries », a réagi Marie-Caroline Bénézet, Directrice des Opérations et de la Transformation du groupe SMCP (marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot).
Méthode : Sondage OpinionWay pour Cegid • Echantillon de 2035 salariés de bureau répartis sur 4 pays : 509 en France, 511 en Espagne, 507 au Portugal et 508 en Allemagne. • Questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). • Période de réalisation des interviews : du 2 au 16 juillet 2025.