Engagement collaborateur : pour 7 salariés sur 10, travailler n’est pas le seul objectif
Une étude Ipsos-Pluxee montre l’état des lieux du degré de l’engagement collaborateur dans 10 pays avec 8 nuances recensées. Comment la France se démarque ? Le point avec Malena Gufflet (DG Pluxee France) et Jean-Baptiste Barfety (Projet Sens) qui ont contribué à ce rapport.
Comment évaluer la motivation des employés en entreprise face aux risques de désengagement dans la vie professionnelle ? Le tableau à nuancer pour les DRH cherchant des points de repères.
Dans une récente étude commandée à Ipsos et réalisée dans 10 pays, Pluxee réalise un état des lieux sur « Les nouvelles règles de l’engagement des salariés ».
La société française, qui exploite des offres de services numériques d’avantages et d’engagement salariés (ex-branche Services Avantages et Récompenses de Sodexo qui a pris son indépendance en février 2023), a dressé un état des lieux international avec des spécificités françaises.
Les tendances dans l’équation vie-travail
- 19 % des salariés dans le monde placent le travail au cœur de leur vie (vs 23 % en France),
- 35 % le jugent aussi important que le reste (vs 33 % en France),
- 36 % d’entre eux considèrent que leur travail est important mais pas autant que le reste de la vie,
- 35 % placent le travail au même niveau que le reste de leur vie.
« Nous sommes plus pessimistes en France : 75 % des salariés dans le monde sont plus confiants pour leur avenir personnel. C’est seulement 64 % en France. Néanmoins, le travail est considéré comme un rempart social », indique Malena Gufflet, directrice générale de Pluxee France, lors du point presse organisé dans les locaux du siège parisien de la société le 18 novembre 2025.
« La séparation stricte et étanche entre vie personnelle et vie professionnelle devient de plus en plus floue. À force de parler d’équilibre, j’ai l’impression que l’on sort de cette réalité. La notion d’engagement raisonné, que nous développons et qui peut apparaître sous de multiples formes, permet mieux d’en rendre compte », déclare en complément Jean-Baptiste Barfety, Directeur du Projet Sens (collectif des dirigeants engagés sur le sens au travail), contributeur à l’étude Ipsos - Pluxee et rapporteur du rapport Notat-Senard de 2018 sur les résultats de la mission « Entreprise et intérêt général ».
.« Pour sept salariés sur dix, le travail n’est pas le seul objectif dans leur vie. C’est un ratio que l’on peut interpréter de manière différente. 19 % des salariés déclarent que le travail est un sujet central dans leur vie. La proportion aurait été probablement beaucoup plus grande dans les années 90 : au moins 50 %. C’est un changement profond dans la relation au travail qui n’écrase plus tout par rapport aux autres sphères de vie. La notion d’engagement raisonné est à mettre en cohérence avec les différentes aspirations », déclare Jean-Baptiste Barfety,
Engagement : huit nuances idenfifiées
Huit nuances de profils de salariés engagés sont établies en fonction de deux axes :
- importance du travail vs vie privée,
- degré d’individualisme vs altruisme.
Parmi les huit nuances d’engagements analysés :
- 18 % sont classés dans la catégorie « conformiste »,
- 17 % éprouvent un certain « détachement » ,
- 17 % ont une vision « idéaliste »,
- 13 % manifestent un certain « dévouement »,
- 12 % sont considérés comme « multi-engagés »
« Ces nuances d’engagement retranscrivent les différentes formes d’engagement et moments de vie. Par exemple, une naissance dans un foyer peut impacter la dimension d’engagement dans la vie professionnelle. La fluctuation entre jeunes et vieux est plus fine. Être engagé, c’est plus que de respecter le contrat de travail. Des formes d’organisation plus souples permettent d’accompagner cette évolution de la relation vis-à-vis du travail. Les entreprises qui laissent partir leurs talents ne saisissent pas toujours ces nuances », indique Jean-Baptiste Barfety.
« Réciprocité » : une notion essentielle de reconnaissance vis-à-vis du salarié
« Chez Pluxee, nous rencontrons nos entreprises clientes. Nous avons d’abord une approche conseil pour évaluer leur besoin. Il n’existe pas de profil unique d’un salarié ou de parcours de carrière et d’engagement. La notion de réciprocité est importante », déclare Malena Gufflet.
« L’engagement est une voie à double sens. Et les salariés ont des attentes concrètes envers leurs employeurs. Nous avons recensé trois piliers :
- Le développement des compétences et l’autonomie,
- Des avantages matériels pour une juste rétribution,
- Un environnement de travail qui favorise les relations humaines », selon Malena Gufflet.
« Le développement des compétences ressort sous trois angles :
- la volonté d’apprendre et de progresser dans l’organisation,
- Avec l’IA, l’obsolescence des compétences est plus rapide,
- Les organisations doivent régulièrement proposer des plans pour faciliter la montée en compétences, le développement des compétences des collaborateurs permettant à une entreprise de rester compétitive », indique la directrice France de Pluxee.
Méthode
• Étude réalisée avec Ipsos au premier semestre 2025 ;
• 10 pays couverts (Belgique, Brésil, France, Royaume-Unis, Inde, Mexique, Roumanie, Espagne, Turquie, États-Unis, correspondant à des pays couverts par Pluxee)
• 8 700 participants
• 80 témoignages qualitatifs
Concepts clés et définitions : #DRH ou directeur des ressources humaines