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Marché du travail : une rentrée morose avec une « France à court d’élan » (La REF 2025)


« Travailler plus, c’est un impératif économique, c’est aussi un impératif social », déclare Patrick Martin, Président du Medef, lors de la session inaugurale de La REF, l’événement de la rentrée de l’organisation patronale.

La Ref 2025 : une rentrée compliquée selon Patrick Martin, Président du Medef - © D.R.
La Ref 2025 : une rentrée compliquée selon Patrick Martin, Président du Medef - © D.R.

La REF 2025 a aussi son « moment de vérité ».

Décidément, cette formule fait des émules au sein du Medef. Elle est empruntée au Premier ministre François Bayrou avec un gouvernement en probable sursis en attendant le vote de confiance à l’Assemblée nationale programmé le 8 septembre prochain qui devrait tourner en sa défaveur vu les forces d’opposition en mouvement.

En juillet, François Bayrou soulignait la situation difficile de l’endettement de la France sur fond de préparation du prochain budget de l’État pour 2026.

Malgré l’effort de pédagogie vis-à-vis des Français, les propositions phares du gouvernement comme la volonté de supprimer 2 jours fériés ne passent pas.

« Qui pouvait imaginer, avant l’allocution du Premier ministre ce lundi, combien le titre de cette REF - « Jeu décisif » [ndlr : l’événement de la rentrée du Medef est organisé cette année au stade Roland Garros à Paris] - serait à ce point d’actualité », a déclaré Patrick Martin, Président du Medef, dans sa session inaugurale du mercredi 27 août 2025.

Manque d’un « projet d’avenir mobilisateur et crédible »

« Notre pays ne manque ni d’idées, ni de talents. Mais voilà, il est à court d’élan. Il manque d’envie collective, il s’enferme dans ses passions tristes, si stériles, si destructrices - on le voit de nouveau en cette rentrée », constate-t-il.

« Ce qu’il nous faut, c’est un projet d’avenir mobilisateur et crédible […] Notre Medef est une force avec laquelle il faut compter. Il porte la voix de 240 000 entrepreneurs, en charge de 12 millions de salariés », souligne-t-il.

Mais la conjoncture économique est compliquée avec 66 000 entreprises embarquées dans une procédure collective en 2024. 2025 s’annonce pire encore, prédit Patrick Martin.

Sur le marché de l’emploi, certains sujets de fond demeurent vivaces comme l’augmentation jugée nécessaire de la quantité de travail fournie par le pays, l’incitation pour favoriser le travail des jeunes et des seniors, les reconversions… « Travailler plus, c’est un impératif économique, c’est aussi un impératif social », déclare Patrick Martin.

Le niveau de taxation des entreprises est aussi considéré comme un crève-cœur. « La France est le pays de l’OCDE où les entreprises sont les plus chargées et taxées », évoque Patrick Martin. Tout en reconnaissant que « des travaux » sur les 2200 dispositifs d’aides aux entreprises existants doivent être menés « pour en améliorer l’efficacité ».

International : élargir la vision

Les perspectives de développement des entreprises françaises à l’international manquent de souffle pour plusieurs raisons selon le président du Medef : standards et normes techniques à un niveau excessif donc contraignant, guerre commerciale avec une hausse des droits de douane imposée par Donald Trump, situation géopolitique instable…

« Et si l’Europe est notre principal terrain de jeu, je n’oublie pas le reste du monde. Nous ne pouvons pas rester enfermés entre les mâchoires carnassières de la Chine et des États-Unis. Consolider nos relations avec l’Inde, la Malaisie, l’Indonésie est devenu vital », évoque Patrick Martin dans son discours.

La rentrée s’avère bien compliquée sur le front économique et politique. Bref, la galère.