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Intérim digital : Iziwork lève 35 millions d’euros en visant la proximité mais aussi l’Europe

Par Philippe Guerrier | Le

La plateforme d’emplois intérimaires Iziwork veut accélérer son développement technologique et sa croissance géographique. Le point avec son P-DG cofondateur Mehdi Tahri.

Le point sur les ambitions d’Iziwork avec son dirigeant Mehdi Tahri après la nouvelle levée de fonds - © D.R.
Le point sur les ambitions d’Iziwork avec son dirigeant Mehdi Tahri après la nouvelle levée de fonds - © D.R.

C’est la première levée de fonds HR Tech signalée dans la French Tech pour 2021. Iziwork accélère son développement et boucle un tour de table de 35 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Cathay Innovation et de Bpifrance (via son propre fonds Large Venture) pour consolider sa plateforme d’emplois intérimaires.

Depuis son lancement en septembre 2018, la société française, présidée et cofondée par Mehdi Tahri, a bénéficié d’un soutien financier global de 55 millions d’euros auprès d’investisseurs.

La plateforme revendique 800 000 inscrits et propose des missions auprès de 2000 clients dont 300 grands comptes comme Carrefour, FNAC-Darty, PSA groupe ou Arc international.

Primeur à la technologie et à l’expansion européenne

« Le premier poste d’allocation de cette levée de fonds concernera l’équipe R&D composée de 60 personnes (chercheurs, développeurs, data scientists). Elle va doubler de taille, dans un souci de distinction technologique », explique Mehdi Tahri. L’effectif global s’élève à 220 collaborateurs.

Le dirigeant évoque ensuite « l’accélération du déploiement de notre réseau d’agents partenaires à un niveau ultra-local ».

« Nous allons passer de 120 à 300 voire 400 agents partenaires Iziwork d’ici la fin de l’année », précise-t-il.

Ce réseau de proximité permet d’assurer le suivi commercial avec les entreprises clientes en s’appuyant sur la plateforme technologique. Ces agents assurent aussi les relations avec les travailleurs intérimaires à un niveau local.

L’expansion internationale d'Iziwork devrait changer de dimension. « Nous sommes présents en France et en Italie pour l’instant. Nous avons comme ambition d’être présent partout en Europe, y compris le Royaume-Uni, dans les cinq prochaines années. Nous annoncerons notre prochain pays visé d’ici la fin du mois », esquisse Mehdi Tahri.

Intérim par le digital : « Le marché reste à éduquer »

A travers l’application mobile Iziwork, les travailleurs temporaires bénéficient d’une série de fonctionnalités et de services connexes pour la gestion RH :

  • acomptes instantanés ;
  • compte épargne temps rémunéré 10 % par an ;
  • formations professionnelles ;
  • e-learning personnalisées ;
  • téléconsultation médicale.

La société déclare se concentrer sur ce segment du marché du travail intérimaire, sans élargir la cible aux travailleurs indépendants ou aux freelancers.

« La part de marché du digital dans l’intérim est de 3 % actuellement. Cela progresse vite car elle était de 1 % en 2018. Il faut encore éduquer le marché et les entreprises pour accepter le changement », commente Mehdi Tahri.

Dans son spectre concurrentiel, Iziwork cite en premier les grands acteurs du travail intérimaire comme Manpower, Randstad ou Adecco. Mais il existe aussi d’autres challengers français dans le digital comme QAPA qui met aussi en exergue son expertise IA et Mistertemp'.