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Alexandre Viros, The Adecco Group France : « Rachat de QAPA : on ne peut pas tout faire seul »

Le | Intérim

Le président France de The Adecco Group aborde la récente acquisition de la plateforme d’intérim 100 % digital QAPA, tout en veillant sur son réseau d’agences physiques de proximité.

Alexandre Viros, président France de The Adecco Group, séduit par l’offre digitale de QAPA. - © D.R.
Alexandre Viros, président France de The Adecco Group, séduit par l’offre digitale de QAPA. - © D.R.

« QAPA est une des pépites du vivier français de start-ups, et possède sans doute aujourd’hui la meilleure technologie d’intérim digital en France, et même à l'échelle européenne », déclare Alexandre Viros, président France de The Adecco Group.

L’annonce du rachat de l’agence d’intérim digital par l’un des principaux groupes de travail temporaire dans le monde est un événement dans l'écosystème des start-ups technologiques dédiées à la gestion des ressources humaines. 

Le montant de la transaction « du numéro deux de l’intérim 100 % digital sur le marché français » s'élève à  65 millions d’euros, « complétée par une clause de complément de prix jusqu’en 2023 ». L’opération de croissance externe devrait être bouclée d’ici la fin du troisième trimestre 2021.

Selon The Adecco Group, QAPA affichait à fin juin 2021 un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros sur 12 mois glissants.

En réalisant l’acquisition de QAPA, le Groupe Adecco prévoit des synergies de revenus d’environ 70 millions d’euros par an d’ici fin 2023.

Alexandre Viros, qui occupe la fonction de président France de The Adecco Group depuis un an, répond aux questions de notre partenaire média News Tank (extraits de l’interview diffusée le 14/09/2021 sur News Tank RH).

Pourquoi le groupe Adecco rachète la plateforme QAPA ? 

Le secteur du travail temporaire, comme beaucoup d’autres secteurs, voit les usages digitaux croître de façon exponentielle. Nos analyses montrent que le marché français des solutions de recrutement 100 % digital a été multiplié par huit au cours des deux dernières années pour atteindre environ 350 millions d’euros.

J’ai été patron d’activités digitales à la SNCF, à la FNAC et chez Darty, et mon parcours m’a appris qu’on ne peut pas tout faire tout seul. C’est dans cette logique que nous avons acquis la plateforme QAPA.

Nous avons la chance d'être dans un pays disposant d’un écosystème de start-ups puissant et diversifié.

L’application QAPA est déjà très facile d’usage et il est très simple de s’y inscrire pour un candidat. Elle dispose par ailleurs d’un algorithme puissant qui permet d’optimiser l’appariement entre les profils des candidats et les offres d’emploi des entreprises.

La digitalisation complète de la relation candidat-entreprise permet d’aller très vite : dans 80 % des cas, une heure en moyenne suffit à une entreprise pour recruter un salarié intérimaire inscrit sur la plateforme.

Avec cette acquisition, dans quelle mesure le groupe Adecco élargit son offre digitale de recrutement ?

Notre souhait, via l’acquisition de QAPA, est de digitaliser notre offre car ce type de prestation correspond aux mutations actuelles sur le marché du recrutement.

Nous ne voulons pas pour autant déshumaniser le métier, et nous gardons un réseau d’agences puissant qui maille le territoire.  Nos conseillers en agence, au-delà de leur rôle de mise en relation entre entreprises et candidats, sont devenus des coachs qui accompagnent l'évolution professionnelle des intérimaires.

La complexité de certains contrats, comme le CDI-I ou le CDI apprenant que nous avons lancé en 2020, rendent nécessaire une interaction en agence. Il s’agit pour ces contrats de bien connaître le candidat, son profil, ses compétences et ses ambitions, pour l’emmener sur une trajectoire de formation.

Quelle est la valeur ajoutée de l’offre proposée par QAPA pour un candidat ?

Nous sommes passés de l'ère de la sélection des candidats à celle de leur séduction.

Le candidat est traité comme un client à part entière. Le processus d’inscription sur la plateforme peut ainsi se faire par étapes, et permet par exemple au candidat de repérer les offres d’emploi disponibles avant d’aller plus loin dans le renseignement de son profil, ou d’interrompre son processus d’inscription pour le reprendre à un autre moment.

C’est important car le marché du recrutement est de plus en plus centré sur le candidat, alors qu’il a longtemps été polarisé sur les besoins des entreprises.

Nous sommes passés de l'ère de la sélection des candidats à celle de leur séduction, et l’offre de QAPA facilite grandement le parcours de recherche d’emploi des candidats. 

Quelles synergies espérez-vous de l’intégration de QAPA ?

Les synergies seront d’abord commerciales :

  • les équipes Adecco et QAPA pourront partager les opportunités qu’elles identifient ;
  • notre base de données candidats, déjà dotée de 8 millions de profils, va sensiblement s'élargir avec les 4,5 millions de travailleurs issus du vivier QAPA. Il y aura dans ce vivier des profils que nous possédions déjà dans notre base, mais l’apport sera considérable ;
  • nous récupérons dans la même logique la base de données clients de QAPA, dotée de quelques centaines d’entreprises.