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Gestion des notes de frais : Jenji monte en gamme avec des grands comptes comme Enedis

Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail

Avec sa plateforme SaaS, Jenji veut optimiser la gestion des notes de frais en s’adressant aux ETI et grands comptes. Le point sur la stratégie avec Nicolas André, COO de Jenji.

Nicolas André, COO de Jenji - © D.R.
Nicolas André, COO de Jenji - © D.R.

« C’est avec plaisir que j’ai constaté que vous utilisez notre solution Jenji pour gérer vos notes de frais. J’espère que l’application répond à l’ensemble de vos attentes ». C’est avec ce message de bienvenue que Jenji accueille ses nouveaux utilisateurs.

Créée en 2015 par Pierre Queinnec (CEO) et Nicolas André (COO), Jenji exploite une plateforme de gestion et de dématérialisation des dépenses professionnelles pour les entreprises de toutes tailles et les travailleurs indépendants.

« La gestion des dépenses professionnelles et des notes de frais est un sujet transverse. Avec Jenji, nous visons les fonctions DAF, DRH et IT en priorité au sein des ETI », indique Nicolas André. Il arrive aussi de cibler les CSE « parfois plus par opportunité » (une trentaine ont souscrit à son offre). 

Enedis, nouveau gros client

Présent sur quatre marchés (France, Suisse, Allemagne et Singapour), Jenji vise les États-Unis si la levée de fonds escomptée d’ici la fin de l’année est réalisée. Depuis le démarrage de ses activités, Jenji a levé 7 millions d’euros, notamment auprès des fonds Idinvest et Axeleo Capital.

Il devrait favoriser le recrutement pour que l’effectif double et passe de 60 à 120 collaborateurs à la même échéance. En France, les équipes sont réparties sur quatre sites : Paris, Bordeaux, Rennes et Lyon.

En l'état actuel, la société technologique revendique 500 000 utilisateurs actifs chaque mois avec plus de 35 000 entreprises clientes dans divers secteurs d’activité comme la fabrication automobile (MAN Truck & Bus), l’assurance (Matmut) ou l’énergie (GRTgaz). 

Il arrive que compteur s’affole. Jenji vient de remporter Enedis (gestionnaire du réseau de distribution d'électricité) sur appel d’offres avec 40 000 collaborateurs à embarquer.

« C’est le plus gros compte de notre portefeuille composé de 35 000 clients », déclare Nicolas André. 

« Nous sommes passés des TPE aux PME puis des ETI aux grands comptes. Des offres ont été montées en fonction des segments. Il y a davantage de PME et TPE en nombre de clients. Mais le chiffre d’affaires en volume est davantage réalisé sur les ETI (autour de 1000 collaborateurs) et les grands groupes », précise Nicolas André. 

« Les problématiques dans le secteur public sont intéressantes également. Nous avons gagné l’INRIA ou le Grand Port de Dunkerque. Nous traitons aussi les fédérations ou les associations comme l’UNICEF, quitte à développer des petits systèmes d’information pour gérer les spécificités des dépenses. »

Dans le secteur public, elle a remporté un appel d’offres en 2018 auprès de l’Assemblée nationale pour la gestion des frais de mandat des 577 députés.

Jenji : l’analyse de données par IA pour contextualiser les dépenses corporate

Elle considère sur son site Web aussi que la politique de gestion des dépenses professionnelles « est désormais une source de satisfaction pour garder [les] talents et un levier pour en attirer de nouveaux, tout en respectant [les] contraintes financières et d’audit ».

Une application mobile Jenji est mise à disposition des employés mais il existe aussi une version du service accessible sur un ordinateur fixe ou portable. Une fois les notes de frais scannées, les dépenses sont soumises automatiquement au manager concerné et le calcul de la TVA est réalisé immédiatement.

Quant aux fonctions en charge de la supervision des dépenses professionnelles au sein des entreprises, elle dispose d’un interface Web fédératrice de pilotage des données.

Le système d’analyse des données est piloté par l’IA : une fonction OCR embarquée sur l’application permet de reconnaître les informations présentes sur un reçu ou une facture.

La technologie de Jenji permet aussi l’extraction des données en vue d’une exploitation par les DAF ou les DRH pour piloter, contrôler et optimiser les dépenses professionnelles.

« Nous exploitons aussi l’analyse de données par IA pour contextualiser les dépenses corporate effectuées à des fins de lutte anti-fraudes et d’optimisation d’achat. Nous appelons cette gamme des ‘advisors’ : TVA Advisor ou Fraud Advisor par exemple », déclare Nicolas André.

« Nous allons aussi monter en puissance sur le volet RSE en étant connecté aux flux des solutions de voyages d’affaires pour évaluer l’empreinte carbone par exemple. Nous pouvons centraliser cette donnée et la mettre à disposition de la fonction finance pour établir des rapports RSE au nom de la comptabilité carbone. »

Des API (connecteurs logiciels) ont été élaborés avec les principaux éditeurs de logiciels connexes aux activités de Jenji :

  • ERP,
  • SIRH
  • paie,
  • solutions de gestion de voyages d’affaires…

Depuis 2018, une formule d’archivage électronique ayant valeur probante a été mise en place avec Docaposte (filiale de services numériques professionnels de Groupe La Poste) : Jenji Vault. Elle est exploitée par les entreprises pour des raisons de conformité légale et propose des justificatifs opposables à l’Urssaf et au fisc en cas de contrôle.

Jenji diffuse ses propres cartes de paiement aux collaborateurs d’entreprise

En septembre 2021, Jenji a lancé Jenjy Pay, une carte de paiement physique et virtuelle que les entreprises peuvent délivrer à leurs collaborateurs pour effectuer des dépenses professionnelles. Elle a été élaboré avec Visa et la banque Wormser Frères. Une manière de répliquer face à des concurrents comme Spendesk qui vient de lever 100 millions d’euros.
« Dans la gestion des dépenses professionnelles, nous ne sommes pas des concurrents directs. En l’état actuel, il est rare de se retrouver en frontal sur les appels d’offres. Spendesk vise surtout les PME avec l’achat de cartes corporate pour régler les frais d’entreprise. Une offre similaire est en cours d’émergence de notre côté (Jenji Pay). Nous allons suivre Spendesk mais sur le haut de marché », évoque Nicolas André.