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Télétravail et Covid-19 : l’appel du gouvernement à la « pleine mobilisation »

Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail

Face à la 5ème vague épidémique, le Premier ministre Jean Castex incite les entreprises à recourir à deux ou trois jours de télétravail par semaine. Une évolution compliquée à gérer, selon Benoît Serre, Vice-Président de l’ANDRH.

Télétravail : la « pleine mobilisation » face à la 5ème vague Covid-19 - © D.R.
Télétravail : la « pleine mobilisation » face à la 5ème vague Covid-19 - © D.R.

Ceci est un appel aux DRH. Entre fin 2021 et début 2022, évitez l’organisation de séminaires, les pots de départs dans l’entreprise et même la galette des rois. En raison de la cinquième vague Covid-19, le gouvernement préconise « l’extension du télétravail ».

Le Premier ministre Jean Castex veut pousser les entreprises à y recourir sans passer par une obligation…Pour l’instant.

« Beaucoup d’entreprises incitent d’ores et déjà leurs salariés à télétravailler davantage dans le cadre des accords qu’elles ont conclus au titre du dialogue social. C’est la bonne méthode », a déclaré Jean Castex lors de la conférence de presse qu’il a tenue lundi soir (6 décembre) avec le ministre de la Santé Olivier Véran.

« Il faut que, sur l’ensemble du territoire toutes les entreprises qui le peuvent et ne le font pas encore, mobilisent le télétravail. La cible doit être 2 à 3 jours de télétravail par semaine sous réserve bien sûr des contraintes liées à l’organisation du travail et de la situation des salariés. Pour la fonction publique de l’Etat, nous autoriserons jusqu’à 3 jours. »

C’est un premier signal envoyé aux entreprises. «  Nous comptons sur leur pleine mobilisation. Nous ferons le point d’ici une semaine pour mesurer l’évolution des pratiques et si cela ne fonctionnait pas par la voie de la recommandation, ce qui est notre choix, nous serions amenés à passer par celle d’une obligation. »

« Jusqu’aux vacances de Noël, la situation va être assez instable » selon Benoît Serre (ANDRH)

En guise de réaction aux mesures annoncées par le Premier ministre sur la question du télétravail, Benoît Serre, Vice-Président de l’ANDRH et DRH de L’Oréal France, a déclaré lundi soir sur BFM TV que « les entreprises avaient déjà prises des mesures en amont ».

« Il s’agit de choses toutes simples comme le fait d’organiser des événements avec les personnes assises et non debout. On essaie de limiter le nombre de personnes présentes pour avoir un peu de contrôle sur ce qui se passe et s’assurer vite qu’en faisant à un cas Covid-19, on puisse identifier rapidement les cas contacts. »

Selon Benoît Serre, les mesures de retour au télétravail vont s’amplifier dans la foulée. « A mon avis, le gouvernement a choisi de laisser la main aux entreprises encore une dizaine de jours. Mais après, il va leur expliquer qu’il faudra passer au télétravail au moins deux jours par semaine. Jusqu’aux vacances [ndlr : de Noël] en fait, la situation va être assez instable. »

Protocole : les entreprises déjà sollicitées

Le vice-président de l’ANDRH s’est montré réticent à l’idée qui avait été suggérée d’avancer les congés. « Sur le plan sanitaire, pourquoi pas la suivre ? Mais cela veut dire que les employés doivent réorganiser leur travail rapidement avant de partir en vacances. Même si la situation a changé par rapport à 2020 : cette année, il est possible de laisser les enfants chez les grands-parents. » Compte tenu de la campagne de vaccination Covid-19 qui a été enclenchée entretemps et qui a suscité une forte adhésion plus ou moins volontaire des Français : 52 millions disposent d’un schéma vaccinal complet, plus 10 millions ayant déjà reçu la dose de rappel pour l’hiver 2021-2022.

Benoît Serre rappelle qu’en raison de la résurgence de la pandémie, des mesures de restriction ont déjà été prises la semaine dernière dans le sens d’un renforcement du protocole sanitaire avec notamment un système de jauge de présence dans les cantines d’entreprises.

« Nous remontons donc d’un cran. Je ne se serais pas étonné que le gouvernement augmente encore la pression. Pour obliger les entreprises à placer davantage de gens en télétravail dans la mesure du possible. »